Le changement climatique impose de lourdes pressions sur le système d'assurance en France. En 2024, des événements climatiques tels que tempêtes, inondations et sécheresses ont causé des pertes financières atteignant cinq milliards d'euros pour les assureurs, selon l'UFC-Que Choisir. Cette situation représente une crise sans précédent depuis la création du régime des catastrophes naturelles (CatNat) en 1982.
Les contrats d’assurance habitation, par exemple, ont enregistré 4,6 millions de sinistres en 2024, cumulant des frais totaux de huit milliards d'euros. Tragiquement, les prévisions indiquent que cette tendance se poursuivra, avec une sinistralité moyenne de six milliards d’euros par an, bien au-delà des anticipations du secteur. Des experts comme Pierre Dussart, climatologue, soulignent que ces chiffres pourraient devenir la nouvelle norme si des politiques de prévention ne sont pas mises en place rapidement.
Une hausse des primes inquiétante
Pour faire face à ces pertes, la surprime CatNat a été augmentée de 12 % à 20 % depuis le 1er janvier 2025. En parallèle, les primes des assurances multirisques habitation ont également connu une augmentation significative, avec des hausses prévues entre 8 et 11 % pour 2025. L'UFC-Que Choisir dénonce le manque de transparence et d'amélioration des garanties malgré ces augmentations inquiétantes.
Les litiges concernant les indemnisations liés aux catastrophes naturelles ont aussi explosé, multipliés par cinq entre 2023 et 2024. Des revendications portées par les assurés évoquent des inondations non reconnues ou des expertises jugées contestables, tandis que les franchises continuent d'augmenter.
Des territoires à risque d'inassurabilité
À risques similaires, le coût de l'assurance peut varier considérablement d'une commune à l'autre, parfois doublant dans les zones les plus vulnérables. Face à cela, plusieurs assureurs commencent à limiter leurs offres, laissant craindre un avenir où certains territoires pourraient devenir inassurables, ce qui contredit le principe essentiel de mutualisation des risques.
Pour répondre à ces enjeux, l'UFC-Que Choisir préconise une refonte complète du système assurantiel en France. Parmi ses suggestions, une obligation d'assurer tous les ménages, une transparence accrue sur les taux de redistribution, des délais d'indemnisation réduits, ainsi que des informations claires sur les risques pour les acquéreurs et locataires.







