La croissance économique allemande, longtemps perçue comme le pilier de l'Europe, envisage enfin un rebond en 2025, mais les prévisions demeurent modestes. Selon les dernières analyses de l'OCDE, la progression du produit intérieur brut (PIB) ne devrait atteindre que 0,3 %, ce qui représente une légère amélioration après deux années de récession consécutives, marquées par une contraction de 0,2 % en 2024.
Le pays a souffert récemment d'une instabilité politique significative. La crise qui a frappé le Bundestag en novembre 2024 a eu de lourdes conséquences, notamment après le limogeage du ministre des Finances par l'ex-chancelier Olaf Scholz, ce qui a entraîné la chute de la coalition au pouvoir. Bien que l'élection anticipée de Friedrich Merz ait apporté une certaine stabilité, la faiblesse de la demande intérieure continue de poser des défis sérieux à une reprise économique complète.
Une lueur d’espoir ?
D'après l'OCDE, l'Allemagne pourrait voir une reprise modeste d'environ 1 % en 2026, suivie d'une hausse de 1,5 % en 2027. Cependant, ces prévisions sont conditionnelles et pourraient être révisées à la baisse si des tensions commerciales surgissent, le secteur manufacturier allemand étant particulièrement vulnérable aux fluctuations du commerce mondial.
Friedrich Merz, conscient de ces enjeux, a lancé un ambitieux programme de relance, avec un budget de 170 milliards d'euros. Ce plan vise à moderniser les infrastructures vieillissantes du pays et à renforcer son efficacité face aux incertitudes géopolitiques actuelles. En allégeant les restrictions constitutionnelles sur l'endettement, le gouvernement espère dynamiser l'économie.
Pourtant, le FMI et l'OCDE insistent sur la nécessité de réformes structurelles plus audacieuses. Les institutions mettent en garde : aucun progrès ne sera durable sans une volonté de transformer le paysage économique. Le président de la Fédération des industries allemandes (BDI), Peter Leibinger, a déclaré récemment : “Chaque mois sans réformes résolues coûte des emplois. L'économie allemande est en chute libre, et la détermination du gouvernement doit être accrue.”
La persévérance de Merz
Néanmoins, Friedrich Merz reste optimiste, affirmant que l'Allemagne est un « navire de grande taille » qui ne peut pas changer de cap du jour au lendemain. « Cela prend du temps, » a-t-il déclaré récemment lors d'un congrès patronal, en mettant également en avant les mesures déjà prises, telles que la réduction de la fiscalité des entreprises.
Il est indéniable que le gouvernement doit agir rapidement. Les précédentes stratégies d'endettement et d'investissement devraient permettre à l'Allemagne de sortir de la situation difficile dans laquelle elle se trouve, mais cela dépendra également de la capacité à atténuer les incertitudes politiques et économiques qui pèsent sur la nation, qualifiée d'« homme malade » de l'Europe.
Alors que l'Allemagne entre dans une phase cruciale de sa politique économique, la vigilance et l'engagement à réaliser des réformes significatives seront les véritables baromètres de son succès futur.







