Le parquet de Rennes a récemment pris une décision controversée concernant les événements survenus à Sainte-Soline lors d'une manifestation le 25 mars 2023. Bien que les violences constatées sur quatre manifestants grièvement blessés aient été classées sans suite, une enquête approfondie sur l'utilisation de tirs de grenades par les forces de l'ordre est désormais ouverte.
Frédéric Teillet, le procureur de Rennes, a déclaré que les blessures avaient été examinées et que dans un cas, elles avaient été causées par un tir jugé conforme. Dans d'autres situations, les tirs non conformes étaient justifiés en raison du contexte ultraviolent dans lequel ces violences se sont déroulées. Toutefois, cette décision a suscité de vives réactions de la part des défenseurs des droits humains et d'experts qui mettent en question l'usage de la force par les gendarmes.
Des vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux montrent effectivement des gendarmes encourageant des tirs tendus de grenades, un acte qui pourrait être interprété comme excessif dans un cadre de maintien de l'ordre. Le parquet a donc décidé d'ouvrir une information judiciaire pour examiner ces tir tendus, qui pourraient remettre en cause la légitimité des actions des forces de l'ordre, souvent perçues comme une réponse disproportionnée à la contestation.
Les manifestations à Sainte-Soline, qui étaient initialement organisées pour dénoncer des projets d'infrastructure agricoles, ont rapidement dégénéré, entraînant des affrontements entre les manifestants et la police. Les opinions divergent quant à la manière dont les forces de gendarmerie ont agi. Alors que certains estiment qu'ils ont agi de manière appropriée face à une foule en colère, d'autres, comme des représentants d'organisations de défense des droits de l'homme, soutiennent qu'un tel usage de la force est inacceptable.
Des experts comme Jean-Pierre Dubois, ancien responsable de l'ordre public, ont déclaré : "Il est fondamental de respecter les principes de proportionnalité et de nécessité lors d'interventions policières. Ces balises doivent être au cœur de toute stratégie policière". L'ouverture de cette enquête pourrait permettre d'aborder la question de la formation des gendarmes et de la réglementation sur les armes non létales à l'avenir.
Alors que l'enquête se poursuit, il reste à espérer que ces événements ne seront pas qu'une autre page sombre de la gestion des manifestations en France, mais plutôt une opportunité d'engager un véritable débat sur l'usage de la force par les forces de l'ordre.







