Suite à l’incendie dévastateur qui a frappé les Corbières cet été, perturbant la vie de 17 communes, la chambre d’agriculture de l’Aude a récemment organisé une session d’accompagnement à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Les viticulteurs, face à une période cruciale de taille des vignes, cherchent à comprendre comment gérer les conséquences de ce sinistre.
Avec l'arrivée des premiers frimas, la taille des vignes devient indispensable pour réguler la croissance et optimiser la production. Malheureusement, les 1 600 hectares de vignobles touchés par l’incendie posent des défis majeurs. Nicolas Sourd et Olivier Feraud, experts de la chambre d’agriculture, ont souligné que ce n'est pas seulement le contact direct des flammes qui affecte les vignes, mais aussi l’exposition à des températures extrêmes. Les relevés indiquent que, dans certains cas, le bois des vignes a subi des dommages internes allant jusqu’à 500°C à proximité du feu.
Les viticulteurs doivent donc évaluer minutieusement l'état de leurs parcelles. Cela implique d'examiner si le bois reste vert à l'intérieur, ce qui peut indiquer une viabilité future. Les experts ont mis en place une échelle de gravité pour évaluer le degré de détérioration. Cette échelle aide à déterminer la stratégie de taille appropriée, qu'il s'agisse d'une taille normale, courte, ou même d'un arrachage avec replantation. Selon Nicolas Sourd, cette évaluation nécessitera un volume de travail supplémentaire de 20 à 30 %, alors que la période de taille se réduit à cause du changement climatique.
Conscients des enjeux, les responsables de la chambre d’agriculture recommandent la mise en place de formations pour mieux préparer les équipes extérieures. Cela permettra de s'assurer que chaque viticulteur sait identifier les vignes récupérables et celles qui doivent être remplacées. En parallèle, dans le cadre d'un fonds d'urgence de 7 millions d’euros instauré par l'État, certains viticulteurs ont déjà soumis des demandes d'indemnisation, cherchant à compenser les pertes dues aux rendements manquants et aux arrachages temporaires. Ce type d'aide est crucial, sachant qu'une vigne met trois à quatre ans pour redevenir productive après avoir été replantée.
Cette situation démontre l'importance de la résilience au sein de la communauté viticole. Les viticulteurs, aidés par des conseils éclairés et un soutien financier adéquat, peuvent éventuellement surmonter ces défis et retrouver une production de qualité à l'avenir.







