Le 3 décembre dernier, Alès a été le théâtre d'un drame dont les conséquences sont déjà alarmantes. Un véhicule, conduit par un jeune homme de 19 ans, a terminé sa course dans une piscine, entraînant la mort de trois adolescents. Les analyses post-mortem révèlent que le conducteur et un passager de 14 ans étaient positifs au protoxyde d’azote, un gaz euphorisant dont la consommation est de plus en plus fréquente parmi les jeunes.
Les témoignages recueillis par des médias tels que Le Figaro et BFMTV confirment que ce soir-là, les adolescents avaient passé la nuit à réaliser des « rodéos » urbains. Selon le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, ils circulaient à vive allure lorsqu'ils ont été aperçus par la police. Après une brève poursuite, les agents ont dû abandonner en raison des conditions météorologiques défavorables.
Aux alentours de 01h30, le véhicule a raté un virage glissant, percutant un muret et plongeant dans une piscine, retourné. Coincés, les jeunes n'ont pu s'en échapper, perdant tragiquement la vie par noyade.
Cette tragédie souligne un phénomène inquiétant : les gestionnaires d'autoroutes enregistrent une augmentation significative des déchets liés au protoxyde d'azote. Bernadette Moreau de la Fondation Vinci Autoroutes indique qu'en 2024, près de 1,5 tonne de cartouches ont été ramassées, avec une estimation d'augmentation de 10 % pour 2025.
Utilisé dans divers contextes, y compris médical et culinaire, le protoxyde d’azote est désormais une substance couramment détournée par les jeunes pour ses effets euphorisants. Une enquête récente a montré qu’un jeune sur dix de moins de 35 ans l’utilise occasionnellement lors de soirées, avec une majorité l’ayant déjà consommé en conduisant. La perception des risques demeure préoccupante : 10 % des 16-24 ans pensent que cela n'est pas dangereux au volant, malgré les effets délétères tels que vertiges et distorsions visuelles, alertent les experts.
Ce tragique incident rappelle l'urgence d'une campagne de sensibilisation sur les dangers du protoxyde d'azote et les comportements à risque sur la route. Face à l’augmentation des accidents jeunesse liés à cette substance, il est impératif d'associer les efforts des parents, écoles et autorités pour protéger les futures générations.







