Un pétrolier battant pavillon panaméen en provenance de Russie a été victime de quatre explosions externes fin novembre, alors qu’il naviguait près de Dakar, au Sénégal. Avec environ 39 000 tonnes de gazole à bord, le navire subit désormais une infiltration d'eau dans sa salle des machines, selon des informations de l'AFP.
Les autorités portuaires sénégalaises et l'armateur turc Besiktas ont confirmé que le Mersin, le nom du navire, avait été touché par ces explosions dans la nuit du 27 novembre à 23h45. Rapidement, un dispositif de sécurité a été mis en place pour stabiliser le bateau, qui, selon l'armateur, reste sécurisé et stable sans pertes humaines ni risque de pollution immédiat.
Les mesures de secours se sont intensifiées, consistant en un barrage antipollution et un appel à l'armateur pour une intervention rapide, comme l'a souligné Ibrahima Diaw, haut commandant du port de Dakar. Il a ajouté que bien qu'une pollution soit « possible », il espère que les actions entreprises empêcheront toute catastrophe.
Ce qui intrigue, c’est la provenance du Mersin et la possibilité d'une attaque ukrainienne. En effet, des experts ont mis en lumière que le navire venait du port de Taman, un point crucial reliant la Russie à la Crimée, récemment annexée par Moscou. Cette hypothèse est renforcée par des événements similaires survenus dans la même région, notamment des attaques de drones ukrainiens sous l'œil vigilant des médias internationaux.
Les experts s'accordent à dire que les explosions extérieures du Mersin indiquent un acte délibéré. Dirk Siebels, analyste chez Risk Intelligence, a déclaré : « Les circonstances de l'accident semblent indiquer une implication du gouvernement ukrainien. »
Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, souligne cependant que bien que l'idée d’une attaque ukrainienne ne soit pas à écarter, il reste incertain que le Mersin ait été visé intentionnellement. « Cela marquerait une première dans cette zone », précise-t-il.
Ce type d'incident est devenu rare, bien que plusieurs navires liés aux intérêts russes aient été attaqués ces dernières années, souvent sans revendications claires. Il est important de rappeler que le pétrolier Mersin n'apparaît pas sur les listes de sanctions de l'ONU ou de l’Union européenne, mais plusieurs autres de son armateur, Besiktas, sont concernés par des mesures qu’a prises l’Ukraine.
Dakar, port crucial sur la route transatlantique, pourrait voir des répercussions géopolitiques si ces attaques se poursuivent, ajoutant une tension supplémentaire dans un climat déjà instable. Les conséquences environnementales et stratégiques de cet incident doivent être scrutées de près, alors que la tension mondiale persiste autour des exportations russes de pétrole.







