La récente installation d'une crèche sur la Grand-Place de Bruxelles, orchestrée par le bourgmestre Philippe Close, soulève des débats passionnés. Les personnages, dépourvus de visages, choquent une partie de la population et éloignent l'esprit festif qui devrait accompagner la période de Noël.
Bruxelles, autrefois reconnue comme l'une des véritables capitales de Noël en Europe, aux côtés de villes comme Strasbourg ou Vienne, semble aujourd'hui à la croisée des chemins. Un centre historique animé par la magie des fêtes est remplacé par une image déstabilisante. Contrairement à l'adorable chalet traditionnel, la crèche actuelle, présentée dans une bâche blanche en plastique, ne ressemble pas à l'étable de la Nativité, évoquant plutôt une structure de marché moderne.
Les personnages de la scène — Joseph et Marie — se présentent sous des formes lisses, sans traits distinctifs. Comme des ombres anonymes, leur absence de visages ne laisse transparaître aucune émotion. Ce choix a été perçu par certains comme une référence, bien que le bourgmestre réfute toute influence islamique en utilisant le terme "affabulation" lors d'une conférence de presse.
Un choix controversé
Cette image fait écho à des débats plus larges sur la représentation humaine dans différentes cultures. Des voix critiques, notamment celle du député Denis Ducarme, dénoncent ce qu'il considère comme une tentative d'effacement de l'humanité des personnages. Il déclare : "Le visage est le siège de l'humanité, une identification des individus qui se perd dans cette déshumanisation." Selon une analyse publiée dans les *Echos*, un expert en anthropologie culturelle souligne que ce phénomène n'est pas unique à Bruxelles et s'inscrit dans une tendance contemporaine où l'inclusivité est célébrée au détriment des représentations traditionnelles.
Une pile de réactions
Le footballeur Thomas Meunier a quant à lui exprimé son désarroi sur X, en affirmant : "On touche le fond… et on continue de creuser." Cette remarque a suscité un vif élan de soutien en ligne, amplifiant le débat sur les réseaux sociaux.
Georges-Louis Bouchez, président d'un parti politique, a même lancé une pétition pour le retour de la crèche traditionnelle, qualifiant la nouvelle installation d'"ineptie" et d"insulte à nos traditions". Le coût de l'installation actuelle — 65 000 euros — soulève également des questions, surtout dans un contexte de ressources publiques limitées.
Pour certains, comme l'artiste derrière cette création, l'absence de visages invite à explorer des imaginations variées. "La tradition doit évoluer, elle doit être créative pour ne pas mourir", argumente-t-elle. Cependant, cette vision est contestée par une partie de la population qui aspire à la beauté et à l'héritage du passé.
Le débat entourant cette crèche de Noël à Bruxelles illustre un phénomène plus vaste, où tradition et modernité s'affrontent dans le domaine public. Le temps, ainsi que les réactions des citoyens, décidera peut-être de l'héritage que cette installation laissera dans la mémoire collective.







