Juan Orlando Hernandez, ancien président hondurien, récemment gracié par l'ancien président américain Donald Trump, se retrouve dans une situation fragile. En effet, son épouse, Ana García, a révélé que Hernandez craignait pour sa sécurité et, par conséquent, avait exclu tout retour immédiat en politique ou dans son pays natal. Dans une interview accordée à l'AFP, elle a exprimé sa gratitude envers Trump, considérant la grâce comme un moyen de réparer une "injustice" qu'elle attribue à l'administration de l'ancien président démocrate Joe Biden.
Hernandez, qui a dirigé le pays de 2014 à 2022, purgeait une peine de 45 ans pour trafic de drogue aux États-Unis avant sa libération récente d'une prison de Virginie-Occidentale. En 2024, il a été reconnu coupable d’avoir joué un rôle dans l’expédition de plusieurs centaines de tonnes de cocaïne vers les États-Unis, ce qui a conduit à son extradition en avril 2022 par la présidente de gauche du Honduras, Xiomara Castro.
Sa grâce intervient dans un contexte électoral tendu, alors que le pays se prépare pour des élections présidentielles. Donald Trump a exprimé son soutien à Nasry Asfura, un entrepreneur du même parti que Hernandez, qui se retrouve en compétition avec Salvador Nasralla, un autre candidat de droite. Ce soutien stratégique soulève des interrogations sur les motivations derrière la grâce.
Dans ses déclarations, Ana García a confirmé les inquiétudes concernant la sécurité de son mari, expliquant que le climat d'insécurité et les menaces proférées par le gouvernement actuel le poussent à rester éloigné du Honduras. "Nous souhaitons protéger sa vie, mais notre vœu le plus cher est de vivre au Honduras," a-t-elle déclaré.
Concernant l'avenir politique de Hernandez, elle a précisé qu'ils n'en avaient pas encore discuté, soulignant la nécessité de prendre le temps de guérir des douleurs encourues durant son incarcération. "Il se concentre sur une vie privée, loin des préoccupations politiques, axée sur la famille et la profession d'avocat", a-t-elle ajouté.
La situation juridique aux États-Unis, selon l'avocat de Hernandez, Renato Stabile, est celle d’une grâce complète, indiquant qu'il n'y a plus d'accusations contre lui. Cependant, des experts s'interrogent sur la légitimité de cette grâce et sur son impact potentiel sur la dynamique politique du pays. Les observateurs pointent qu'un leader ayant des capacités réconciliatrices est crucial à ce stade, en particulier avec le retour possible de Hernandez dans le débat public.
En somme, cette grâce fait peser un regard nouveau sur la sphère politique hondurienne, tandis que la position de Hernandez demeure complexe dans un environnement marqué par les tensions et l'incertitude.
