En avril 2019, l'affaire de Jue Gao, une masseuse de 39 ans disparue, prend une tournure tragique. Le corps de la jeune femme, retrouvé dans la Seine près du village de Guernes, a suscité une enquête complexe autour de Nicolas Ferreira, son ancien partenaire. Les circonstances de sa mort ont révélé une histoire tissée de violence et de manipulation.
Le 23 avril 2019, un plaisancier anglais fait la macabre découverte d'un cadavre flottant sur la Seine, alertant immédiatement les autorités. Lorsque les secours parviennent à la berge, ils constatent que le corps est en état de décomposition avancé. L'identification se révèle difficile : les premières comparaisons ADN n'ont rien donné, conduisant les enquêteurs à élargir leurs recherches parmi les femmes portées disparues.
C'est ainsi qu'ils tombent sur le cas de Jue Gao. Son mari, Alain Guernet, avait signalé sa disparition après la séparation du couple. Les investigations menées par les gendarmes aboutissent à l'identification de la victime, confirmant qu'il s'agit bien de Gao. Le procureur de Versailles ouvre alors une instruction pour assassinat.
Un milieu trouble
En parallèle, les enquêteurs s'intéressent de près à la vie de Jue Gao, notamment à son activité de masseuse, qui, selon son ex-mari, pourrait avoir des liens avec la prostitution. Des perquisitions dans son appartement révèlent des éléments troublants, dont un agenda rempli de contacts, probablement des clients. Plus alarmant encore, un contrat avec un détective privé évoque Nicolas Ferreira, qu'elle accusa de viol.
Neuf mois après la découverte de son corps, Ferreira est interpellé. La perquisition de son domicile révèle des lettres d'amour destinées à Jue et des carreaux identiques à ceux retrouvés sur le corps, renforçant les suspicions à son encontre. Ferreira, qui a entretenu une liaison avec elle durant deux ans, finit par changer sa version des faits, insinuant l'existence d'un proxénète ayant orchestré le crime.
La montée des accusations
Le procès révèle un tableau sombre de leur relation, où la violence physique fait partie intégrante de l'histoire. Des témoignages font état d'agressions régulières de sa part, créant un climat de peur chez Jue. Il apparaît qu’elle avait tenté de se protéger en installant une caméra dans son appartement pour enregistrer ses abus, illustrant la gravité de la situation.
Nicolas Ferreira est condamné pour assassinat à 25 ans de prison. Malgré son appel, où il affirme son innocence, le tribunal réitère sa décision, reconnaissant une absence de remords et de responsabilité de sa part. Cet écho à la violence domestique et à la tragédie qui touche beaucoup de femmes reste un sillon douloureux dans l'actualité française.
Ce dossier a été pris au sérieux par des experts en crimes de violence domestique, qui soulignent l'importance de sensibiliser le public sur ces thématiques. Avoir des témoins et des preuves est primordial pour lutter contre de telles situations. Comme l'indique le Maj. Grégory Tessel, directeur d'enquête, "il est nécessaire de donner une voix à ceux qui n'en ont pas".







