Un nouvel essai du missile RS-28 Sarmat, souvent désigné comme "Satan 2", a eu lieu le 28 novembre 2025, mais il a une fois de plus montré ses faiblesses. Ce tir, le sixième depuis avril 2022, s'est soldé par un échec retentissant, le missile explosant seulement sept secondes après son lancement depuis Dombarovsk, près de la frontière kazakhe. Les images, révélées malgré les attentes de confidentialité, ont provoqué des interrogations sur les capacités réelles de cette arme.
Etienne Marcuz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), souligne l'importance de ne pas sous-estimer la dissuasion nucléaire que représente la Russie, mais cet incident soulève des doutes quant à l’efficacité des systèmes de défense. Le Sarmat, avec une portée théorique de 18 000 km et la capacité de transporter jusqu'à 12 têtes nucléaires, avait été présenté par Vladimir Poutine comme une arme « invincible » censée dissuader toute agression envers son pays. Pourtant, les détails de cet échec mettent en lumière des lacunes préoccupantes dans le programme d’essai de missiles de la Russie.
Une série d'échecs préoccupante
Le dernier tir a été un véritable fiasco, le missile s'écrasant à 1 km du silo de lancement et laissant un cratère d'environ 70 mètres de large. Ce fait est d'autant plus alarmant qu'il fait suite à plusieurs échecs similaires : sur les six essais réalisés depuis le début de la guerre en Ukraine, cinq se sont révélés infructueux. La première tentative de tir, en avril 2022, avait suscité un certain optimisme en raison de son succès, mais la suite des événements a terni l’image du Sarmat.
Le panorama de la technologie militaire russe s’assombrit un peu plus à chaque nouvelle annonce. Comme le souligne La Voix du Nord, la Russie continue de développer d'autres systèmes, tels que le Bourevestnik, un missile de croisière à propulsion nucléaire, dont les essais récents se sont montrés plus prometteurs. Pour l’heure, bien que les résultats actuels soient inquiétants, la Russie prétend encore à une capacité de dissuasion suffisante, permettant de répondre à toute menace, comme l’affirme Marcuz, qui évoque une « abondance de vecteurs nucléaires » à disposition.
Cette situation suscite également des inquiétudes au sein de la communauté internationale quant à la sécurité globale dans le contexte de tensions croissantes entre la Russie et l’Occident. Les experts s’interrogent sur l’avenir de la stratégie nucléaire russe et sur la véracité des affirmations de ses dirigeants concernant la maîtrise technologique. Les prochains essais du Sarmat seront cruciaux pour évaluer l'avenir de cette arme, qui, malgré les promesses, semble pour l'instant loin de remplir son rôle annoncé.







