Le gouvernement burkinabè, conduit par le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de rétablir la peine de mort lors d'un conseil des ministres tenu le 4 décembre. Cette décision marque un tournant puisqu'elle annule l'abolition de 2018. La peine capitale sera appliquée pour des crimes jugés graves tels que la haute trahison, le terrorisme et l'espionnage.
Le ministre de la Justice, Édasso Rodrigue Bayala, a qualifié ce décision d'« innovation majeure », affirmant qu'elle s'inscrit dans un effort de réforme judiciaire visant à répondre aux attentes du peuple burkinabè. Dans un contexte où le pays fait face à une insécurité croissante due aux attaques terroristes, certaines voix, dont celles de responsables gouvernementaux et de juristes, estiment que cette mesure est nécessaire pour dissuader la criminalité violente.
Bayala a également révélé que l’abolition précédente avait été exploitée par des groupes armés pour se renforcer, utilisant les conventions internationales comme bouclier contre les arrestations. Il a souligné que l'absence de sanctions dissuasives a créé un environnement propice aux atrocités terroristes.
Outre la réintroduction de la peine de mort, le nouveau code pénal impose également des peines sévères pour la corruption, et prévoit des peines de travail d'intérêt général pour certaines infractions. Cette législation vise également à sanctionner la « promotion des pratiques homosexuelles ».
Des experts en droit et des organisations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty International, s'inquiètent des conséquences potentielles d'une telle législation. Ils soulignent que la peine de mort ne constitue pas forcément un moyen efficace de réduire la criminalité. En effet, plusieurs études, y compris celles menées par des sociologues et des criminologues français, montrent que les pays ayant aboli la peine capitale n'ont pas constaté d'augmentation significative de la criminalité.
Cette décision, bien que perçue par certains comme un besoin urgent de restaurer l'ordre, pourrait également entraîner des manifestations et des débats au sein de la société civile burkinabè. Alors que les mouvements sociaux s'organisent pour s'opposer à la politique du gouvernement, le Burkina Faso se trouve à un croisement critique alors qu'il tente d'affronter des défis sécuritaires majeurs.







