Le chancelier allemand Friedrich Merz a effectué une visite marquante à Tel-Aviv, marquant son premier déplacement officiel dans l’État hébreu depuis le début de son mandat. Arrivé le 6 décembre, Merz a choisi d'initier son séjour par une visite au mémorial de la Shoah Yad Vashem, symbole fort de l'histoire partagée entre les deux nations. Cette rencontre s'inscrit dans un contexte diplomatique tendu, sur fond de cessez-le-feu à Gaza.
Au cours de sa rencontre avec le président israélien Isaac Herzog, Merz a réaffirmé le « soutien immuable » de l'Allemagne envers Israël. « Se tenir aux côtés de ce pays fait partie intégrante de la politique de la République fédérale d'Allemagne », a-t-il déclaré, soulignant les fondements historiques de cette relation, évoquant notamment l'héritage des crimes nazis qui pèsent sur les relations germano-israéliennes.
Ce soutien indéfectible a cependant été mis à l'épreuve par la récente décision du chancelier d'imposer un embargo temporaire sur les exportations d'armes vers Israël, une mesure dénoncée par certains analystes comme un dilemme moral pour Berlin face à la catastrophe humanitaire à Gaza. À ce sujet, Merz a affirmé : « Bien que nous ayons rencontré des dilemmes concernant les actions israéliennes, nous constatons qu'il n'existe fondamentalement aucune divergence sur le droit d'Israël à se défendre. » Cette approche équilibrée est également perçue comme une nécessité pour maintenir la stabilité régionale, selon des experts, qui notent que l'Allemagne devient de plus en plus dépendante d'Israël sur le plan sécuritaire.
Les discussions ont également abordé la situation tendue en Cisjordanie, où la violence des colons suscite des critiques de la part de Berlin. Le chancelier a ainsi souligné la nécessité d'un dialogue constructif avec l'Autorité palestinienne, en appelant Mahmoud Abbas à mettre en œuvre des réformes urgentes pour qu'il puisse jouer un rôle positif dans l'après-guerre à Gaza.
En somme, cette visite se veut un acte de réinitialisation des relations entre l'Allemagne et Israël, tout en naviguant dans un paysage complexe de tensions politiques. La présence de Friedrich Merz en Israël n'est pas seulement un signal de continuité, mais aussi une tentative de l'Allemagne de redéfinir son rôle en tant que leader européen face aux défis régionaux majeurs. Comme l'indique Dov Gilhar, correspondant à Berlin, le gouvernement allemand fait face à des voix critiques, notamment à gauche, qui remettent en question ce rapprochement, prônant une approche plus nuancée et humanitaire dans les relations israélo-palestiniennes.







