Les tensions à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge persistent, malgré les appels internationaux à une désescalade. Mardi, le Cambodge a annoncé que les affrontements avaient coûté la vie à sept civils cambodgiens.
Les deux nations asiatiques s'accusent mutuellement d'avoir provoqué la reprise des hostilités, qui a débuté dimanche soir, moins de deux mois après la signature d'un accord de cessez-le-feu chapeauté par Donald Trump.
Le ministère cambodgien de la Défense a révélé que deux des victimes avaient été tuées lors de frappes aériennes thaïlandaises sur la province de Banteay Meanchey, intensifiant la douleur d'une population déjà en proie à l'angoisse.
L’ex-Premier ministre Hun Sen a fait savoir que l'armée cambodgienne réagissait après avoir essayé de faire preuve de patience. "Nos forces doivent se défendre là où l'agresseur frappe", a-t-il déclaré sur Facebook, appelant son armée à "neutraliser l’ennemi".
De son côté, l'armée thaïlandaise a rapporté la mort d’un soldat et 29 blessés lors des échanges de tirs. En réaction à la cascade des événements, des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière ont été obligées de fuir leurs domiciles.
Les témoignages recueillis sur le terrain révèlent une population inquiète. Sutida Pusa, gérante d'une épicerie près de Surin, a avoué : "J'hésitais à évacuer car les combats n'étaient pas aussi bruyants qu'en juillet. On ne fait pas toujours confiance à ce qui est rapporté".
La recrudescence des hostilités inquiète les observateurs internationaux. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, ainsi que des responsables de l'Union européenne, ont plaidé pour un retour à la paix et un respect évolutif des engagements pris. France 24 souligne que le climat de méfiance entre les deux pays n'est pas une nouveauté, le différend de longue date portant sur le tracé de leur frontière, héritage de la colonisation française.
Le dernier cessez-le-feu, bien qu’initialement prometteur, a été suspendu par la Thaïlande suite à des incidents meurtriers, démontrant l'instabilité chronique de cette région. Des experts du droit international, comme Jean-Pierre Dubois, soutiennent que "sans dialogues constructifs, la situation continuera de s'aggraver".
Les deux nations s'étaient déjà affrontées en juillet, un conflit ayant causé 43 décès et la fuite de 300 000 personnes, laissant présager d'autres violences si aucune solution ne voit le jour. Les accords de désescalade récents s'avèrent donc insuffisants tant que les questions de fond restent en suspens.







