Lors du second tour des élections présidentielles chiliennes, prévu dimanche, l'insécurité et l'immigration s'imposent comme des sujets de campagne majeurs. Le candidat d'extrême droite, José Antonio Kast, se présente comme le favori face à la candidate de gauche, Jeannette Jara. Kast, à la tête du Parti Républicain, promet de lutter fermement contre la criminalité, évoquant l'expulsion de près de 337 000 migrants en situation irrégulière. Une atteinte aux libertés individuelles qui pourrait marquer un tournant pour le Chili, le premier depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990.
Les sondages montrent une avance significative de Kast sur Jara, qui représente une coalition de partis de gauche, dont le Parti communiste. Ce dernier appelle à un renouveau, notamment après les promesses d'amélioration de l'accès à la santé et à l'éducation suite aux manifestations sociales de 2019. Toutefois, la situation actuelle de sécurité est devenue cruciale, alors même que les homicides ont bondi de 140 % en une décennie, passant de 2,5 à 6 pour 100 000 habitants.
Si José Antonio Kast se concentre sur des propositions agressives, comme l'idée de construire un mur à la frontière bolivienne, Jeannette Jara, âgée de 51 ans, cherche à élargir son discours pour toucher un électorat inquiet. Elle a affirmé : "Notre engagement en matière de sécurité n'est pas à négliger, il vise à lutter contre la criminalité tout en vie de garantir la dignité économique." Jara propose également d'augmenter le salaire minimum à environ 800 dollars, marquant ainsi un net engagement social, malgré son affiliation au Parti communiste, qui parfois suscite des réticences au sein de l'électorat.
Les enjeux de cette élection sont cruciaux pour l'avenir du Chili, un pays qui, bien que demeurant l'un des plus sûrs d’Amérique du Sud, fait face à une montée de la peur et à une pression accrue sur les politiques migratoires. D'après un expert en dynamique électorale, il est clair que "la perception de l’insécurité joue un rôle fondamental dans la décision des électeurs, et cela a été habilement exploité par la droite". Avec un futur président qui pourrait influencer la trajectoire du pays durant des années à venir, les électeurs doivent réfléchir aux implications de leurs choix dimanche.







