Lyon (AFP) – Le groupe ACI, récemment placé sous redressement judiciaire et regroupant environ 1.600 salariés, se retrouve aujourd'hui devant le tribunal des affaires économiques à Lyon, où son avenir sera examiné. Lors d'une première audience, le 25 novembre dernier, son cofondateur Philippe Rivière avait promis de dénicher des financements pour redresser la situation. Cependant, plusieurs de ses engagements financiers restent insatisfaits, ce qui suscite des doutes chez les juges quant à la viabilité de la holding.
Les syndicats, désillusionnés, prévoient une manifestation devant le tribunal. Ils expriment un profond scepticisme envers Rivière, dont la gestion de l'entreprise a été retirée à la suite de soupçons de malversations. L'entreprise, fondée en 2019 par Rivière et Patrice Rives, avait rapidement acquis une quarantaine d’entreprises en difficulté, mais son modèle économique s'est effondré récemment.
Depuis le début de la procédure de redressement en septembre, à la demande de Patrice Rives, plusieurs filiales du groupe ont été liquidées, et d'autres sont en danger. Selon Samy Tabti de la CGT, près de vingt entreprises pourraient faire l'objet d'un placement en liquidation ou redressement judiciaire dans les jours à venir.
Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, suit de près l'évolution de cette situation délicate. Il a assuré que l'État se pencherait sur chacune des filiales pour identifier d'éventuels repreneurs, affirmant qu'il y a des entreprises performantes au sein du groupe.
Fabrice Fort, coordinateur régional de la CGT Métallurgie, a émis des craintes sur la manière dont les fonds publics ont été gérés. Dans une déclaration aux médias, il a évoqué « une affaire potentiellement scandaleuse », indiquant que Rivière avait utilisé les subventions publiques de manière douteuse pour renflouer ses entreprises en difficulté. Le sujet pourrait également entraîner un débat plus large sur la gestion des aides d'État dans des secteurs sensibles tels que l'armement et le nucléaire, comme l’a rapporté Le Figaro récemment.
Dans cette atmosphère tendue, l’issue du jugement semble incertaine, laissant planer un coup de massue sur l’avenir de milliers de familles, dont le quotidien est désormais suspendu aux décisions judiciaires. La situation du groupe ACI est à suivre de très près dans les jours à venir.







