Il est difficile d'imaginer l'approche des fêtes de fin d'année avec un ciel aussi clément. La question de savoir si un Noël blanc est encore envisageable semble presque anachronique face à cette douceur persistante qui s'étend sur l'ensemble du pays. Ce revirement climatique surprenant est attribué à une dépression en provenance de l'Atlantique, couplée à l'effet du changement climatique, selon les experts de Météo-France.
Après un début de mois marqué par des températures glaciales, la situation a radicalement changé depuis le week-end dernier, avec plusieurs dizaines de records de chaleur battus, notamment dans le nord de la France. A titre d'exemple, des températures atteignant 20,3 °C à Deaux, 19,1 °C au Mans, et 17,5 °C à l'île d'Yeu ont été enregistrées. Météo-France souligne même que la température minimale la plus élevée jamais mesurée au Mans a été de 14,2 °C, dépassant largement les 13,9 °C du 31 décembre de l'année précédente.
Le thermomètre indique ainsi un écart de 10 à 15 °C par rapport aux moyennes saisonnières. Aujourd'hui encore, des valeurs entre 14 et 20 °C sont attendues, notamment à Strasbourg, Biarritz et Clermont-Ferrand. Des niveaux dépassant les 20 °C ont été relevés à Saint-Lary Soulan, Bagnères-de-Luchon et Dax, tandis que de nombreux records mensuels ont été pulvérisés dans la Creuse et l'Indre.
Les agriculteurs et les consommateurs s’inquiètent de ces températures anormales, qui pourraient avoir un impact significatif sur l'agriculture, comme l'a rappelé l'agroclimatologue Serge Zaka à La Chaîne Météo.
Les conditions douces sont attribuées à une importante dépression proche de l’Atlantique, favorisant la remontée d’air subtropical, comme l'expliquent les climatologues. Bien que ce phénomène ne soit pas inédit, son intensité est particulièrement marquante cette année. Cette anomalie thermique est visible non seulement en France mais également sur l’ensemble du continent européen.
Prévisions et conséquences à court terme
Le changement climatique est reconnu comme un facteur amplificateur, avec une multiplication par 3,5 des jours supérieurs à 10 °C en décembre à Paris. Ce printemps précoce suscite également des craintes quant à l’agriculture et l’approvisionnement alimentaire à long terme.
Pour les jours à venir, les perspectives ne sont pas roses. Selon Météo-France, l'épisode de douceur devrait perdurer avec un anticyclone se formant sur l'Europe centrale. Cela signifie que des journées agréablement ensoleillées se poursuivront, malgré quelques pluies sporadiques. Cependant, vers la fin de cette semaine, une légère baisse des températures est attendue, bien que la douceur demeure dominante.
Les Alpes et les Pyrénées, après de fortes chutes de neige, font face à un risque accru d'avalanche en raison de la franche remontée des températures. La fonte rapide des neiges, combinée à l'isotherme 0 °C atteignant des niveaux sans précédent, pourrait déclencher des avalanches, comme l'alertent les experts.
Reste à savoir si le temps doux persistera jusqu'à Noël ou si un retour aux saisons froides et neigeuses est à prévoir.







