Une série de perquisitions s'est déroulée mardi à Bruxelles et à Bruges dans le cadre d'une vaste enquête liée à des accusations de mauvaise gestion de fonds européens. Trois personnalités importantes ont été interpellées, dont l'ancienne haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Federica Mogherini.
Une enquête sous la houlette du parquet européen
Cette enquête est dirigée par le parquet européen, une entité indépendante créée en 2021, chargée de lutter contre la fraude envers les finances de l'UE ainsi que d'autres infractions nuisibles à ses intérêts. Ce parquet a des prérogatives sans précédent, incluant le pouvoir d'enquête et de poursuite, un pouvoir qui n'était pas détenu par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), d'après des sources officielles.
Soupçons de favoritisme
Les investigations se concentrent sur des allégations de favoritisme dans l'attribution d'un programme de formation pour diplomates par le service diplomatique de l'UE (EEAS) à l'honorable Collège d'Europe. Ce programme, qui dure neuf mois, aurait été attribué sur des bases discutables entre 2021 et 2022, incluant des accusations possibles de fraude dans les marchés publics, de corruption, et de conflits d'intérêts. Les enquêteurs cherchent également à établir si certaines personnes au Collège ont été mises au courant en avance des critères de sélection, ce qui pourrait constituer une violation des lois en vigueur.
Des opérations de police en cours
Les perquisitions menées mardi ont concerné divers sites d'intérêt à Bruxelles et à Bruges, notamment les locaux du service diplomatique européen, plusieurs bâtiments du Collège d'Europe, ainsi que les domiciles des suspects. Avant ces actions, le parquet européen avait demandé la levée de l'immunité légale dont disposent certains des individus impliqués, ce qui a été approuvé, sans divulgation des noms selon des sources judiciaires.
Des arrestations significatives
Lors de cette intervention, trois personnes ont été mises sous garde, dont Federica Mogherini, ancienne ministre italienne des Affaires étrangères et figure emblématique de la diplomatie européenne, qui a occupé son poste de 2014 à 2019. Ses responsabilités antérieures l'avaient conduite à gérer des dossiers sensibles, notamment les négociations sur le programme nucléaire iranien. Elle est désormais rectrice du Collège d'Europe et dirige également l'Académie diplomatique de l'UE, un programme qui se retrouve au cœur de l'enquête. Les deux autres prévenus comprennent un cadre supérieur de la Commission européenne, Stefano Sannino, et le directeur adjoint du Collège d'Europe.
Les conséquences de cette enquête pourraient avoir un impact significatif sur la perception de la gouvernance au sein de l'Union européenne, poussant certains experts à s'interroger sur la nécessité d'une réforme en profondeur des processus d'attribution de fonds et de programmes éducatifs au sein de l'UE. La situation est suivie de près par de nombreux observateurs, y compris des institutions telles que le Euractiv, qui soulignent l'importance de la transparence dans la gestion des ressources publiques.







