Ce mardi, l'Assemblée nationale a adopté avec une faible marge le projet de loi de finances de fin de gestion 2025, un texte crucial pour l'État dont l'objectif est d'ajuster le budget en vue de la fin de l'année. Avec un déficit prévu de 5,4% du PIB, aligné sur le budget initial, ce projet a suscité des débats passionnés.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a reconnu que ce niveau de déficit n'était pas satisfaisant, malgré l'atteinte des objectifs. «Une gestion rigoureuse est nécessaire pour l'avenir», a-t-elle affirmé. Le texte, qui doit encore être ratifié au Sénat ce mercredi, repose sur un accord politique entre les deux chambres, résultant de discussions en commission mixte paritaire.
Des mesures jugées insuffisantes
Ce projet de loi contient des crédits supplémentaires, notamment 190 millions d'euros pour renforcer la sécurité en Outre-mer et se préparer aux incendies estivaux. Cependant, ces nouveaux financements sont compensés par des annulations significatives, dont 1,6 milliard d'euros prélevés sur le programme d'investissements «France 2030». Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a qualifié ces mesures de «bien trop faibles», mentionnant un total de 36,5 milliards d'euros de coupes effectives sur l'année.
Les critiques sont d'autant plus vives que la majorité des partis de l'opposition, y compris le RN et les communistes, se sont opposés au texte. Le vote final a été serré, avec 217 voix pour et 213 contre, grâce aux soutiens du camp gouvernemental ainsi que des Républicains et du groupe LIOT. Les membres du PS et des Verts se sont abstenus, soulignant ainsi un climat d'incertitude et de division au sein de l'Assemblée.
Alors que le gouvernement se prépare à présenter son projet de budget pour la Sécurité sociale le 8 décembre prochain, les tensions persistantes et les clivages politiques laissent présager des débats animés dans les jours à venir. La situation économique du pays, exacerbée par des choix budgétaires difficiles, pourrait amener à une réévaluation des priorités gouvernementales.
Dans un contexte où les critiques fusent de tous côtés, les experts estiment que la mise en œuvre de ces décisions financières aura des conséquences profondes sur les services publics et le quotidien des citoyens. L'économiste Philippe Aghion a souligné que «l'endettement doit être accompagné de mesures structurantes pour relancer l'économie» dans une récente interview au «Monde».







