Dans un récent retournement de situation, l'Assemblée nationale a voté pour supprimer une taxe sur les sucres ajoutés dans les aliments destinés aux nourrissons, initialement proposée par le Sénat. Cette décision, adoptée par 102 voix contre 52, vise à amender le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). La mesure avait été introduite par le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli pour encourager les industries à réduire la teneur en sucre, dans le cadre d'un effort pour lutter contre l'obésité infantile.
Les députés des Républicains, du Rassemblement national et de la majorité présidentielle ont soutenu cette suppression, faisant valoir que cette taxe risquait de détourner les consommateurs vers d'autres produits peu recommandables sur le plan nutritionnel, tout en nuisant au pouvoir d'achat des familles. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a favorisé une approche collaborative axée sur des accords avec les industriels pour réduire les sucres, estimant que cela constituerait une méthode plus efficace pour s’attaquer à ce problème.
Cependant, cette décision a suscité une onde de choc parmi les députés de gauche et ceux du MoDem. Sandrine Rousseau, députée écologiste, a dégainé un ton alarmiste : "Vous hésitez sur la santé des bébés!". De son côté, Cyrille Isaac-Sibille du MoDem a exprimé son indignation quant à l’ajout de sucre dans des petits pots de légumes, arguant que cela pourrait provoquer une dépendance chez les jeunes enfants dès le plus jeune âge. Ce dernier a souligné que l’objectif de la taxe était de motiver les fabricants à diminuer la quantité de sucre dans leurs produits.
La controverse autour de cette taxe a mis en lumière une problématique plus large qui touche la santé des enfants et les choix alimentaires dans la société d'aujourd'hui. Des experts en nutrition, comme Jean-Michel Cohen, soulignent que des produits à haute teneur en sucre peuvent avoir des répercussions sur la santé des enfants, allant jusqu'à favoriser des maladies chroniques à long terme.
Alors que le débat sur l’encadrement des produits destinés aux nourrissons continue, la question d’un équilibre entre santé publique et pouvoir d'achat des familles reste au cœur des discussions. Le chemin vers une alimentation saine est semé d'embûches, mais la lutte pour la santé infantile doit rester une priorité essentielle, avertissent de nombreux spécialistes.







