La volonté d'Emmanuel Macron de réguler l'information en ligne suscite de vives réactions, y compris des accusations de dérive liberticide. Selon des médias du groupe Bolloré et de nombreux élus de droite, les réformes proposées portent atteinte à la liberté d'expression. Au cœur de cette controverse, le président a annoncé son intention de publier un label visant à distinguer l'information vérifiée des contenus commerciaux, tout en plaidant pour la mise en place d'une action judiciaire contre les fausses informations.Lors d'une rencontre à Mirecourt avec les lecteurs du groupe EBRA, Macron a exprimé sa préoccupation quant aux dangers que représentent les réseaux sociaux pour la démocratie. Il s'est engagé à traduire ces réflexions en décisions concrètes dès 2026.
À Arras, lors d'une autre rencontre avec des lecteurs, il a proposé l'instauration d'un « label » attribué par des professionnels des médias pour aider le public à identifier les sources d'information fiables face aux sites à but lucratif. Cette initiative vient s'ajouter à la démarche initiée en 2024 lors des États généraux de l’information, qui avaient préconisé de renforcer la confiance du public dans les médias.
Cependant, ces propositions ont entraîné des critiques sévères. Dans son édition récente, Le Journal du Dimanche a qualifié ces intentions de « dérive totalitaire », accusant Macron de vouloir contrôler les médias dissidents. Il a été fait référence au « Miniver » du roman 1984 de George Orwell pour souligner la crainte d'une censure d'État. De leur côté, des figures politiques comme Jordan Bardella du Rassemblement national ont exprimé leur inquiétude, estimant que cette démarche est une atteinte à la liberté d'expression.
En réponse à ces critiques, l'Élysée a insisté sur le fait que le président n'entend pas dicter ce qui constitue l'information, mais veut plutôt que les professionnels du journalisme prennent l'initiative de créer des standards de qualité. Emmanuel Macron a affirmé avoir lui-même été affecté par des fausses informations circulant sur des plateformes sociales, visant personnellement sa famille, ce qui soulève la question de la lutte contre la désinformation sur internet.
Pendant ce temps, des experts, comme l'avocat spécialisé en droit des médias Christophe Bigot, remarquent que de telles initiatives risquent d'être impraticables. Selon lui, il est effectivement difficile d’établir une vérité universelle en matière d'information. Dans un contexte où la régulation des réseaux sociaux est de plus en plus débattue, Macron insiste sur le fait que l'absence de contrôle dans ce domaine représente aujourd'hui un véritable « Far West », et non une véritable liberté d'expression.
Alors que le débat sur ces questions essentielles continue d'évoluer, la question reste de savoir si la France trouvera un équilibre entre la régulation et la protection de la liberté d'expression, élément fondamental de la démocratie.







