Alors que la Syrie célèbre la première année de la chute de Bachar al-Assad, la ville de Damas tente de tourner la page sur des décennies de dictature. Toutefois, l'avènement d'un nouveau pouvoir islamiste suscite des craintes concernant les libertés individuelles.
La performance d'Ichtar, une jeune chanteuse syrienne, dans une salle de concert improvisée de la vieille ville témoigne d'un certain regain d'espoir. Les femmes dansent librement, comme si les années de répression s'éloignaient. "Nous avions peur de tout, même de chanter. Maintenant, les bars et les lieux de divertissement rouvrent, et je peux enfin poursuivre ma passion", confie-t-elle. Des témoignages similaires affluent, illustrant le désir des Syriens de dépasser les traumatismes passés.
Aux coins des rues, des discussions rappellent que la ville, longtemps sous le joug du clan Assad, aspire à une nouvelle ère de coexistence et de diversité. Maamoun al-Homsi, un homme politique, se montre optimiste : "Damas appartient à tous les Syriens, peu importe leurs opinions. Sa diversité est sa force". Un souffle de renouveau semble habiter la capitale, où les anciennes affiches du régime se fâchent lentement mais sûrement.
Les défis de la liberté retrouvée
Cependant, la réelle liberté est encore à nuancer. Les nouvelles autorités affirment leur volonté de respecter les droits des minorités, en contraste avec le régime précédent. Abdel, un étudiant, évoque une expérience troublante avec des anciens djihadistes : "Quand ils sont entrés ici, j'ai dit qu'il était interdit de fumer. Ils m'ont rétorqué que ma tenue était indécente, car je ne portais pas de voile islamique". Cela témoigne d'une tension persistante entre liberté personnelle et contrôle social.
Aucun cadre légal islamique n'a été instauré depuis un an, ce qui laisse entrevoir une possibilité de dialogue apaisé avec la communauté internationale. Ahmed al-Charaa, la nouvelle figure dirigeante, a délaissé l'uniforme militaire pour un costume, incitant l'espoir d'une transition politique. Selon France 24, cette évolution est perçue comme un pas vers une reconstruction constructive, tant désirée par les Syriens.
Cependant, le chemin reste semé d'embûches. Le contraste entre les avancées sociales et les préoccupations sécuritaires soulève un débat crucial parmi les Syriens. Les voix s'élèvent pour rappeler qu'une vraie liberté ne saurait se construire sans un respect inconditionnel des droits individuels. À Damas, les habitants observent donc avec prudence la nouvelle dynamique politique, espérant que leur quête de liberté ne soit pas entravée par une nouvelle forme de contrôle.







