Le moment tant attendu est enfin arrivé : le vote sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) se déroulera le 9 décembre à l'Assemblée nationale. Ce vote pourrait s'avérer déterminant pour l'avenir du système de protection sociale en France, avec des positions très diversifiées au sein des différents groupes politiques.
Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a exprimé son soutien à ce projet, le qualifiant de « compromis » qui inclut des avancées notables comme la suspension du gel des pensions de retraite et des prestations sociales. Selon Faure, le Premier ministre a montré sa volonté de dialogue : « Je souhaite que nous puissions être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté », a-t-il déclaré sur BFMTV.
De son côté, Gabriel Attal, représentant le groupe Renaissance, a salué cet appel à l'unité, affirmant que « ce travail a permis de dégager des compromis ». Dans ce contexte, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que son groupe Horizons s'abstiendrait, soulignant que le texte « n'est pas satisfaisant », tout en évitant d'appeler à un vote contre, afin de ne pas menacer la stabilité du gouvernement de Sébastien Lecornu.
D’autre part, les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) se sont opposés au PLFSS, appelant à un vote majoritairement contre ou à une abstention. Bruno Retailleau, leader des LR, a qualifié le texte de « hold-up fiscal », tandis que le RN, représenté par Jean-Philippe Tanguy, a confirmé son intention de s'opposer au projet de loi.
La position de la France insoumise (LFI) est également marquée par la critique, accusant le PS de vendre des valeurs essentielles pour des compromises politiques, notamment en matière de santé publique. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a déclaré : « nous ne pouvons pas cautionner une réduction drastique du budget santé ».
Les écologistes et les communistes, de leur côté, s’avèrent être des acteurs clés dans ce jeu parlementaire. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe EELV, a évoqué l'importance de l'équilibre financier, tout en restant sceptique sur les compensations proposées par le gouvernement. En parallèle, Stéphane Peu, président du groupe GDR, a prévenu que son groupe voterait très majoritairement contre le projet.
Les experts de la santé et de l'économie sociale observent ce débat avec attention, soulignant que les conséquences du PLFSS pourraient avoir des répercussions significatives sur la couverture médicale et les dépenses de santé. L'économiste Jean-Michel Charpin a noté que « les enjeux sont considérables pour les plus vulnérables, surtout dans un contexte de crise qui touche les classes populaires ».
Quel que soit le résultat du scrutin, il reste clair que ce projet de loi, loin d’être une simple formalité, continuera à vivre à travers des discussions entre l'Assemblée et le Sénat avant son adoption définitive.







