Neuf individus ont comparu ce mardi devant la justice à Troyes, dans l’Aube, après une soirée costumée controversée tenue en octobre dernier. Cette fête, organisée dans un club de parachutisme à Brienne-le-Château sur le thème « super-héros, super-vilains », a pris une tournure choquante lorsque plusieurs participants se sont habillés en costumes du Ku Klux Klan et d'autres ont opté pour un maquillage noir, connu sous le terme de blackface.
Lors de l'audience, la procureure a demandé des amendes de 5 000 euros pour chacun des accusés, avec 4 000 euros d'amende avec sursis. Le tribunal rendra sa décision le 9 janvier prochain. Les neuf prévenus, dont l'âge varie entre 21 et 56 ans, sont accusés de « provocation publique à la haine ou à la violence » en raison de leur origine ou de leur race.
Pour le ministère public, il ne fait aucun doute sur le caractère raciste de ces actes. La procureure a qualifié ces mises en scène de « banalisation d’un racisme latent », affirmant qu’il n’y a rien de drôle, mais uniquement de l'inadmissible. Des vidéos présentées au tribunal montrent des participants vêtus de longues robes blanches, coiffés de cagoules, entourant un feu, et simulant des actes violents envers d'autres participants maquillés en noir.
À la barre, plusieurs accusés ont tenté de minimiser la situation, affirmant ne pas avoir perçu le caractère offensant de leurs déguisements. L’un d’eux a même déclaré avoir découvert le Ku Klux Klan par le biais d’une recherche sur Internet, sans voir de connotation raciste. Un autre a insisté : « C’était juste un jeu entre amis ». Cette déclaration a été relayée par leur avocat, qui a plaidé pour une relaxe.
Cette affaire a eu un impact significatif, notamment en raison de la présence de deux militaires de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris parmi les participants, qui ont été suspendus de leurs fonctions en attendant les résultats d'une enquête interne. Huit prévenus devront également comparaître devant la commission disciplinaire de la Fédération française de parachutisme, qui s'est portée partie civile lors de ce procès, aux côtés d'organisations comme SOS Racisme et la Licra.
Le Ku Klux Klan, connu pour son suprémacisme blanc et ses actes de violence raciste, a marqué l'histoire des États-Unis depuis la fin du XIXe siècle. Le blackface, quant à lui, fait référence aux spectacles racistes du XIXe siècle où des acteurs blancs caricaturaient les Noirs. Ce contexte rappelle l'importance des discussions contemporaines sur la race et la représentation dans la société française.







