Le collectif antifasciste La Horde a récemment lancé un jeu intitulé Fachorama, qui se veut une satire des institutions françaises, en particulier de la police. Ce jeu, de la famille des sept familles, dépeint un personnage intitulé flic raciste, mettant en avant des caractéristiques telles que contrôle au faciès et démantèlement de camps de migrants. Ces descriptions ont suscité l'ire du ministère de l'Intérieur, qui a rapidement annoncé le dépôt d’une plainte.
Le syndicat Alliance a également réagi vivement, en qualifiant Fachorama d’« insulte » visant leurs membres. Sur les réseaux sociaux, ils ont précisé que ces caricatures ne faisaient qu'alimenter « la haine déguisée en dérision ». La question de la représentation de la police dans les médias et la culture populaire est, selon plusieurs experts, un sujet délicat en France. Jean-Pierre Dubois, sociologue et spécialiste des questions de sécurité, souligne que « ces représentations peuvent avoir des conséquences sur la perception du travail policier dans la société ».
Le jeu ne se limite pas seulement à la police. Il s’attaque également à d'autres groupes, tels que la famille populiste, avec une carte intitulée l’héritière qui ressemble à la députée Marine Le Pen. D’autres cartes évoquent des journalistes animant des chaînes controversées, comme CNews. Les intitulés des familles dans le jeu, comme Fachospère et c’était mieux avant, témoignent d'une démarche satirique et critique.
Ce n'est pas la première fois que La Horde se lance dans une telle initiative. En 2022, ils avaient déjà proposé un jeu portant le nom d'Antifa, où les joueurs pouvaient incarner un groupe antifasciste. Ce dernier avait également suscité des débats intenses, allant jusqu'à être retiré puis réintégré dans les rayons de la Fnac.
Au-delà de la polémique, Fachorama pose un enjeu plus large sur la liberté d'expression et les limites de la satire dans la société française. Alors que certains y voient une forme de résistance à l'autoritarisme, d'autres craignent que cela ne contribue à exacerber les tensions. Pour l'heure, l'issue de cette affaire semble encore incertaine, mais elle illustre bien les fractures qui traversent le pays.







