Huit personnes se sont retrouvées devant la justice, accusées de "provocation publique à la haine" suite à des déguisements controversés lors d'une soirée costumée dans l'Aube. Parmi eux, cinq individus étaient vêtus de robes blanches évoquant le Ku Klux Klan, tandis que trois autres avaient le visage noirci, un acte stigmatisé comme du blackface.
Les faits remontent à octobre, où des images de la fête, organisée dans un club de parachutisme à l'aérodrome de Brienne-le-Château, ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une vague d'indignation. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a même exprimé son indignation face à cette banalisant des actes racistes. Pour la procureure, ces comportements témoignent d'un "racisme latent" inacceptable. Elle a requis des amendes pouvant atteindre 5 000 euros et le tribunal se prononcera sur le verdict le 9 janvier.
La soirée, qui avait pour thème "Super-héros, super-vilains", a choqué de nombreuses personnes, notamment en raison de la présence de deux militaires de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, suspendus depuis lors. Les vidéos présentées lors du procès montrent des individus narguant la mort de personnages maquillés en noir, poussant plus loin l'indignation de nombreux témoins. "Il n'y a rien de drôle, seulement une banalisation de la haine", a insisté la procureure.
Les défenses reposaient sur l'ignorance. L'un des prévenus a déclaré, au tribunal, qu'il ne savait pas ce qu'était le Ku Klux Klan, et qu'en cherchant sur Internet, il n'avait trouvé "aucun caractère raciste visible". Pour lui, tout cela n'était qu'un "jeu entre amis". Les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe, soulignant le manque d'intention malveillante.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte où la lutte contre le racisme et les actes de discrimination est au cœur des préoccupations sociétales. Des organisations telles que SOS Racisme et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) se sont jointes en tant que parties civiles, rappelant l'importance de la prise de conscience sur ces sujets cruciaux.
Pour Agnès Callamard, directrice d'Amnesty International, la banalisation de tels comportements en France pose question. "Nous devons remettre en cause les discours qui minimisent l'impact du racisme", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à France Info. La souffrance infligée par des stéréotypes raciaux et des actes de haine est profondément ancrée et ne devrait jamais être trivialisée.







