Originaire de Breuil-le-Sec, dans l'Oise, Robin Lallart a su tracer un chemin impressionnant dans l'univers du cinéma. À seulement 30 ans, ce cascadeur a déjà à son actif plus de 25 films, dont son dernier projet, « Yoroï », où il prête ses talents au rappeur Orelsan. Mais qui est l'homme derrière les scènes spectaculaires ?
Depuis cinq ans, Lallart évolue dans l'ombre, conscient que la vedette est souvent réservée aux acteurs principaux. Néanmoins, son ascension fulgurante reste à saluer, comme le rapporte Le Parisien. Au début de son parcours, il a fait ses premières incartades devant la caméra à l'âge de 16 ans, accompagné de son frère, Olivier Lallart, également acteur et réalisateur.
Acrobaties et métamorphoses
La carrière de Lallart a véritablement pris son envol au Parc Astérix, où il a interprété un Gaulois dans des spectacles quotidiens. Il décide par la suite de se diriger vers Paris pour établir sa carrière dans la cascade. « J'ai réalisé qu'il me fallait faire partie du circuit des cascades, un monde où la plupart des contrats sont attribués par des agents », note-t-il.
Après des études en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, qu'il abandonne au bout d'un an, Robin se replie sur sa passion. Il fréquente les plateaux de tournage, découvrant peu à peu l'univers fascinant de la cascade professionnelle. « Mon frère m'a amené à une figurine, j'ai été conquis par l'ambiance sur le plateau. C'est ainsi que j'ai décidé de devenir cascadeur », se remémore-t-il.
Entre risques et sensations
Inscrit au Campus Univers Cascade, Lallart se perfectionne grâce à de nombreuses sessions durant deux ans. « Chaque nouvelle compétence augmente mes chances d'obtenir des contrats, que ce soit pour des chutes ou des combats », dit-il. Aujourd'hui, il excelle dans sa spécialité et sait qu'il doit garder la tête froide. « J'apprécie les chutes, mais je n'oublie jamais que c'est un métier dangereux. Une attention permanente aux détails est cruciale », souligne-t-il.
Au fil du temps, Lallart a eu l'occasion de travailler sur des films remarqués tels que « Athéna » et « Balle perdue 3 ». « Une scène de bataille où se mêlaient 200 Romains et 200 Asiatiques, c'était épatant », raconte-t-il. En outre, sa participation à la série américaine « The Walking Dead : Daryl Dixon » a été l'un des moments forts de sa carrière. « Travailler avec Melissa McBride dans un cadre aussi mythique était une expérience unique. Mais ici, on ne fait pas de la vedette, même si on admire les acteurs », dit-il avec humilité.
Une rencontre avec Orelsan
Récemment, Lallart a doublé Orelsan dans « Yoroï », bouclant un cycle impressionnant. « Les sessions se sont étendues sur plusieurs jours dans les studios de Bry-sur-Marne. Je me suis chargé des scènes de chutes et d'assistance pour son personnage », indique-t-il. Malgré le statut de célébrité du rappeur, Robin a préféré échanger à la fin du tournage. « Orelsan était abordable et friendly, mais je suis là pour le travail avant tout », poursuit-il.
Cependant, la vie d'un cascadeur est semée d'embûches financières. Lallart, comme d'autres intermittents, doit jongler avec les heures de travail. « Pour prétendre au chômage, il me faut 507 heures, soit 43 cachets, explique-t-il. En 2024, cela a bien été, mais cette année, je n'en aurais que 44. C'est la nature du métier ; l'absence de films avec des cascades impacte sérieusement le travail », conclut-il, conscient de l'incertitude qui plane dans son domaine.







