En 2024 et 2025, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a entrepris une vérification de neuf applications populaires en France visant à soutenir les femmes dans le suivi de leurs cycles menstruels. Les résultats sont alarmants : certaines de ces applications pourraient exposer leurs utilisatrices à un risque de grossesse non désirée.
Selon l'autorité, plusieurs de ces outils laissent entendre qu'ils peuvent être utilisés comme méthodes de contraception, notamment grâce à des formulations apparaissant comme trompeuses, telles que « tomber enceinte facilement » ou « éviter de tomber enceinte ». Ces allégations sont non seulement exagérées, mais elles peuvent également engendrer des situations inattendues pour les utilisatrices, souligne un expert en santé reproductive.
Des pratiques commerciales douteuses révélées
La DGCCRF dénonce également l'utilisation de techniques commerciales trompeuses. Certaines applications créent un faux sentiment d'urgence pour inciter les consommatrices à souscrire immédiatement à des prestations payantes, parfois par le biais de comptes à rebours fictifs ou de promotions « exclusives » à durée limitée.
Elle met également en avant des biais manipulatoires qui incitent les utilisatrices à s'engager dans des abonnements payants, souvent présentés comme nécessaires pour « maximiser leurs chances de conception ».
Une inquiétante collecte de données personnelles
Un autre aspect préoccupant soulevé par la DGCCRF est la collecte massive de données personnelles par ces applications. Il est préoccupant de savoir comment ces données sont utilisées et partagées avec des partenaires commerciaux, compte tenu des lois strictes en matière de protection des données.
La majorité de ces applications, opérées tant en Europe qu'aux États-Unis et en Asie, ne disposent pas du statut de dispositif médical requis par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui garantit des conditions de sécurité et de performance essentielles.
Face à ces dérives, la DGCCRF a émis quatre demandes de mise en conformité avec la réglementation sur les dispositifs médicaux, et a pris des mesures pour faire cesser sans délai ces pratiques trompeuses. Ainsi, une des applications concernées a déjà choisi de se retirer du marché français.
Cette situation appelle à une vigilance accrue pour les utilisatrices. Comme l'a souligné un représentant de l’ANSM, « il est crucial d'éduquer et d'informer les femmes sur les limites de ces outils, afin de prévenir les conséquences non désirées. »







