Alors que les élections municipales de 2026 approchent à grands pas, une question cruciale se pose pour les candidats : comment construire des villes qui reflètent notre identité collective ? Dans un contexte où l’urbanisme devient souvent une simple gestion comptable, il est essentiel de rétablir le lien entre l’esthétique et la durabilité.
Guy Courtois et Roland Larivière, cofondateurs du mouvement « Pour une Renaissance Urbaine », soulignent que l’urbanisme ne doit pas se réduire à la simple gestion de flux ou à la construction de logements à bas coût. Selon des études du Monde, cette approche, froide et déshumanisée, ne fait qu’accentuer la « France moche », terme utilisé pour décrire l’uniformisation et la laideur des constructions modernes.
Pour un changement de paradigme
Face aux défis contemporains, il est urgent d’adopter un changement radical de stratégie. Les experts s’accordent à dire que l’urbanisme doit débuter par la réhabilitation du cadre de vie et la création de liens sociaux. Une recherche publiée dans le Figaro a corroboré que les villes qui investissent dans l’esthétique et l’environnement sont plus aptes à attirer non seulement des habitants, mais aussi des entreprises dynamiques.
Sortir de l’ère du « bloc anonyme »
Le constat est indéniable : l’urbanisme fonctionnaliste a failli. Il a non seulement engendré une ségrégation sociale, mais aussi favorisé des constructions sans âme, des « blocs anonymes » manquant de caractère. Ces structures, souvent décriées par les habitants, sont perçues comme des symboles de l’échec d’une vision urbaine qui devrait favoriser la mixité et le bien-être. Au contraire, un rapport de l’Institut Paris Région a mis en lumière l’importance d’un urbanisme à échelle humaine, où l’espace public devient un lieu d’interactions sociales.
La beauté comme vecteur de durabilité
Dans le cadre de cette révolution urbaine, un principe fondamental émerge : la beauté est un vecteur essentiel de durabilité. Une architecture soignée, qui respecte des codes naturels tels que la symétrie et l’harmonie, crée un attachement durable des citoyens à leur environnement. Comme le souligne l’architecte Philippe Starck dans une interview pour Télérama, “on ne détruit pas ce que l’on aime ; ce qui est beau ne se jette pas à la poubelle.” Cette idée résonne particulièrement dans un contexte où l’écologie doit englober non seulement la performance énergétique, mais aussi le respect du patrimoine culturel et historique.
Chers maires, chers candidats, l’heure n’est plus à la timidité. Soyez des bâtisseurs.
Le passé devrait être considéré non comme un fardeau, mais comme une richesse. Une approche qui puise dans les traditions constructives locales peut raviver le sentiment d’appartenance des citoyens. En tenant compte de l’histoire et de l’anthropologie, il devient possible d’imaginer des espaces qui rassemblent plutôt que de diviser.
Maires, devenez des bâtisseurs inspirés
Ce mouvement vers une esthétique urbaine n’est pas une utopie. En 2025, le premier Congrès des Maires de la Renaissance Urbaine, tenu au Plessis-Robinson, a réuni près de 400 élus et experts, démontrant que cette approche est tangiblement souhaitée. L’esthétique inquiète aujourd’hui, mais elle est aussi un enjeu politique majeur.
En conclusion, l’avenir des villes repose sur une vision audacieuse. À l’approche des élections municipales, il est impératif que les élus embrassent cette responsabilité : créer des espaces de vie qui ne sont pas seulement fonctionnels, mais aussi empreints de beauté, de sens et de durabilité. Contre la fatalité de la « France moche », osons rêver d’une ville où il fait bon vivre.







