En janvier 2024, une famille juive vivant en région parisienne est confrontée à un cauchemar : leur nourrice, censée veiller sur leurs enfants, aurait empoisonné leurs repas et boissons avec des produits ménagers. Ce lundi 9 décembre, l'affaire sera examinée devant la justice à Nanterre, où les détails de ce dossier rare ne cessent d'interpeller.
Les événements ont démarré avec des symptômes inquiétants. La mère de famille a remarqué que certains aliments, comme le vin et le jus de raisin, avaient un goût étrange, et un démaquillant brûlait les yeux des enfants. L'alerte a été donnée lorsqu'elle a décidé de se rendre au commissariat, où elle a rapporté ces incidents troublants. Les analyses menées par la police ont révélé la présence massive de polyéthylène glycol et d'autres agents chimiques potentiellement dangereux. Trois jours plus tard, la nourrice, qui se faisait appeler "Nadine", a été surprise en train de transférer un liquide suspect dans une bouteille d'alcool, selon les témoignages de la fillette de 5 ans.
Une motivation troublante
Lors de son interrogatoire, la nourrice a d'abord nié les accusations, mais a finalement déclaré : "J’aurais jamais dû travailler pour une juive, elle ne m’a apporté que des problèmes". Cette phrase, portée à la connaissance des enquêteurs, a joué un rôle déterminant dans la qualification des actes comme étant antisémite, selon le juge d’instruction. Elle a également reconnu avoir utilisé une "lotion savonneuse" pour "punir" la famille suite à des désaccords sur les conditions de travail.
Les experts toxicologues, contactés par Le Parisien, ont confirmé la nature dangereuse des produits versés dans les aliments. Bien que la qualification de tentative d'empoisonnement n'ait pas été retenue pour manque de preuves d'un potentiel décès, les circonstances entourant cette affaire demeurent gravissimes.
Ce mardi, la nourrice, maintenue en détention depuis février 2024, devra répondre d'administration de substances nuisibles, avec une circonstance aggravante liée à l'antisémitisme. Pour la famille, ce procès représente l'espoir de mettre un terme à une période d'angoisse prolongée. Comme le note la mère au Parisien, "Nous souhaitons simplement qu'elle ne puisse plus jamais s'approcher de nous", une déclaration qui fait écho à la souffrance subie au sein de leur propre foyer.







