A l'approche d'un vote crucial à l'Assemblée nationale concernant le budget de la Sécurité sociale, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé, lundi, le dépôt d'un amendement visant à faire passer l'objectif des dépenses d'assurance maladie de 2 à 3 %. Cette initiative pourrait s’avérer déterminante pour obtenir le soutien nécessaire afin de faire passer le projet de loi.
Dans une déclaration sur le réseau social X, Rist a indiqué : "Pour garantir un budget de la Sécurité sociale plus sincère au regard des débats récents, nous avons décidé d’augmenter l’Ondam, c’est-à-dire les dépenses d’assurance maladie, de 2 à 3 %." L'objectif de cet amendement est de compenser l'absence d'une hausse des franchises médicales prévue pour 2026, une mesure qui n’a pas trouvé de majorité au sein du Parlement.
Ce geste du gouvernement semble répondre aux préoccupations des écologistes, qui avaient clairement exprimé leurs revendications lors des discussions sur le projet. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a d’ailleurs confirmé qu’un dernier amendement serait proposé pour correspondre à cette demande, comme le rapporte France Info.
Cyrielle Chatelain, présidente du groupe des députés écologistes, a affirmé que l’adoption de cet amendement serait"un élément clé dans notre décision" concernant le budget de la Sécurité sociale. L’abstention du groupe écologiste, qui compte actuellement 38 députés, pourrait être cruciale pour éviter le rejet du projet de loi. Yannick Jadot, sénateur de Paris, a également exhorté ses collègues à "au minimum s'abstenir", évoquant la nécessité de ne pas pénaliser un compromis mûrement réfléchi.
Olivier Faure, leader du Parti Socialiste, a par ailleurs exprimé l'espoir que la réponse favorable du gouvernement à ces préoccupations incitera les écologistes à changer de position lors du vote. "C'est un pas dans la bonne direction", a-t-il commenté lundi dernier.
Interrogée sur les perspectives de succès lors du vote, la ministre Rist a reconnu que la situation était "difficile à prédire" et a indiqué avoir tenu plusieurs réunions avec divers groupes pour encourager un vote éclairé. Elle a rappelé que le rejet du projet pourrait entraîner un déficit de la Sécurité sociale de près de 30 milliards d'euros d'ici 2026, contre 23 milliards en 2025, plaçant le gouvernement face à une situation critique.
"En cas d'adoption, nous pourrons gérer les dépenses de santé malgré le déficit. Dans le cas contraire, une dérive massive de nos finances serait inévitable", a-t-elle déclaré lors d'une interview sur BFMTV.
Dans tous les cas, même si le vote s'avère positif, le projet de budget continuera son parcours législatif avec un retour au Sénat avant d'être définitivement adopté.







