New York (AFP) – Dans les avenues de Manhattan, la circulation s’arrête pour permettre à la diva de passer, entourée de ses assistants, en direction des coulisses du Metropolitan Opera. Pourtant, cette vedette n’est pas tout à fait comme les autres. Son nom ? Wanda, une ânesse dont la popularité a explosé depuis qu'elle a franchi les portes de l’opéra new-yorkais en 2022.
Avant de se produire sur scène, Wanda bénéficie d’un soin particulier : une pédicure minutieuse pour éliminer la poussière et les débris de ses sabots. Dans l'acte II de “La Bohème”, un opéra poignant de Giacomo Puccini, elle apparaît aux côtés d’artistes de renom, tirant la charrette colorée du vendeur de jouets, Parpignol, tout en portant un sublime collier de froufrous et un chapeau flamboyant.
Patiente et calme en coulisses, Wanda est accompagnée de Max, un cheval de travail tout aussi élégant, pendant que son dresseur, Gregory Warren, lui prodigue des caresses rassurantes. “Elle est vraiment cool,” confie-t-il, ajoutant que son intégration apporte une belle énergie au spectacle.
Un parcours exceptionnel
Wanda a pris la relève de Sir Gabriel, une autre ânesse qui a pris sa retraite dans une paisible ferme du Maryland. Quand elle est programmée pour plusieurs spectacles, elle vit dans des écuries du Bronx, minimisant ainsi le temps de trajet pour ses performances. Parfois, elle se retrouve même en défilé lors des processions du dimanche des Rameaux à Manhattan, émerveillant le public.
Selon Nancy Novograd, fondatrice de l'agence All Tame Animals, qui s'occupe de plusieurs animaux vedettes dont Wanda, “Ce que je recherche, c'est la confiance et la capacité d'un animal à s'adapter à des environnements inconnus.” L’expertise de Hester Warren-Steijn, régisseuse à l’opéra, souligne l’importance d’assurer le bien-être des animaux et de prévoir un plan de secours lors des performances. La nécessité de maintenir les artistes humains à distance en raison d'éventuelles allergies est également prise en compte.
Questions éthiques autour des animaux à la scène
Malgré l’engouement pour les spectacles animaliers, des associations de défense des droits des animaux, comme PETA en Allemagne, ont provoqué la cessation de l'utilisation de certains animaux dans des productions d'opéra, remettant en question leur exploitation dans le monde du spectacle. Cependant, pour des professionnels comme Hester, l’implication d’animaux comme Wanda constitue une partie intégrante de l’art lyrique.
Nancy Novograd précise également que certains animaux ne sont pas faits pour la scène, mais pour d'autres, cela peut être une expérience enrichissante, “Ils profitent de leur proximité avec les gens qu'ils aiment tout en découvrant un monde stimulant.” Lorsqu'une représentation se termine, les récompenses pour les efforts de Wanda ne sont pas des petits fours, mais bien des bonbons à la menthe, réservés pour célébrer ses performances. “Sinon, elle en réclamerait tout le temps sur scène,” plaisante Novograd.
Wanda n’est pas seulement une ânesse ; elle devient une figure emblématique, un symbole de la magie et de la complexité qui entoure l’art de l'opéra à New York.







