En Espagne, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) traverse une tempête politique sans précédent. Le Premier ministre Pedro Sanchez, déjà éclaboussé par des accusations de corruption, a subi une lourde défaite lors des dernières élections régionales.
Le Parti populaire (PP) a remporté 43 % des voix en Estrémadure, consolidant sa position avec 29 sièges, contre 18 pour les socialistes, qui ont perdu 10 sièges et 14 points par rapport au scrutin précédent. Cette défaite est d’autant plus frappante dans une région qui a longtemps été un bastion du PSOE.
José Luis Abalos, ancien ministre des Transports et proche de Sanchez, se trouve au cœur d’un scandale majeur. Son arrestation récente pour des soupçons de corruption liée à des marchés publics a jeté une ombre sur le gouvernement. Selon des sources juridiques, le parquet a requis jusqu'à vingt-quatre ans de prison contre lui, ce qui illustre l’ampleur de la crise au sein du PSOE.
Parallèlement, l’épouse de Sanchez, Begoña Gómez, et son frère, David Sanchez, font également l’objet d’enquêtes pour trafic d’influence, ce qui intensifie la pression sur le gouvernement socialiste. Ces affaires, combinées à une gestion perçue comme laxiste des affaires internes, ont terni l'image du PSOE, entraînant des appels croissants pour une réforme au sein du parti.
Des experts, comme la politologue María Ángeles González de l’Université de Madrid, soulignent que ces événements pourraient avoir des répercussions politiques durables. Elle affirme : « La coalition gouvernante doit se réapproprier la confiance des électeurs immédiatement, sinon elle risque de sombrer encore davantage. »
Alors que le PP semble tirer parti de cette situation, la montée de l’extrême droite, représentée par Vox, qui a gagné des sièges dans cette région, pose également une menace supplémentaire au PSOE et à sa vision progressiste de la politique. Dans un climat de méfiance croissante envers les institutions, ce revers pourrait annoncer un changement de cap profond dans le paysage politique espagnol.
