Phnom Penh (AFP) – Plus de 500 000 personnes au Cambodge se retrouvent actuellement sans abri en raison d'un conflit qui se ravive le long des frontières avec la Thaïlande, selon des informations officielles. Des discussions régionales sont prévues pour tenter d'apaiser les tensions croissantes.
Déjà, la Thaïlande avait signalé plus de 400 000 déplacés, mettant en lumière l'ampleur de la crise humanitaire. "Ces Cambodgiens, incluant de nombreux enfants et femmes, traversent des moments de souffrances aiguës en étant contraints de fuir leurs foyers face aux bombardements et aux attaques aériennes menées par des avions de chasse thaïlandais, tels que les F-16," a fait savoir le ministère de l'Intérieur cambodgien, qui a rapporté un total de 518 611 personnes évacuées.
Le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, a confirmé qu'un nombre réduit de personnes se trouvaient toujours dans les refuges, bien que plus de 200 000 continuent de bénéficier de l'assistance fournie dans des centres d'évacuation.
Des efforts pour rétablir la paix
Le Cambodge, dont les forces militaires sont largement inférieures en moyens à celles de la Thaïlande, a dénoncé des attaques incessantes au lever du jour, notamment près du site historique khmer de Preah Vihear, un territoire très convoité par Bangkok. Les bilans récemment publiés montrent déjà au moins 41 pertes humaines - 22 thaïlandais et 19 cambodgiens - depuis le 12 décembre, date marquant la reprise des hostilités.
Les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN, incluant leurs homologues thaïlandais et cambodgien, doivent se réunir à Kuala Lumpur pour débattre de cette crise. Les deux nations espèrent que cette discussion contribuera à une désescalade des tensions. Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, a qualifié cette occasion d’"importante pour la résolution du conflit".
Les discussions ne seront pas simples, car Bangkok a fixé des conditions, incluant l'annonce d'un cessez-le-feu par Phnom Penh avant d’entamer des négociations officielles. Toutefois, le gouvernement thaïlandais a précisé qu'il n'y avait aucune garantie que la trêve soit mise en place tant que la situation sur le terrain est instable.
D'un autre côté, le ministère cambodgien des Affaires étrangères a également exprimé son espoir de rétablir la paix et a souligné sa détermination à résoudre les différences par le dialogue et des moyens pacifiques. Rappelons qu’en juillet,une série de violences avait déjà causé 43 décès en l’espace de cinq jours.
Durant ce nouveau cycle de tensions, des appels à l'apaisement ont été lancés par plusieurs entités internationales, y compris par le gouvernement américain. Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a exprimé l'espoir que les deux pays adoptent une trêve d'ici peu, et la Chine, par l'intermédiaire de son envoyé spécial, a aussi interjeté un appel à la négociation.
Ce conflit, enraciné dans des querelles territoriales historiques, continue donc d’infliger des souffrances à de nombreuses vies innocentes, tout en exposant la complexité des relations politiques dans cette région d'Asie du Sud-Est.







