Le 20 décembre, les forces américaines ont intercepté un pétrolier battant pavillon panaméen au large des côtes vénézuéliennes, dans le cadre d'un blocus naval récemment institué par Washington. Ce navire, transportant du pétrole vénézuélien dédié à une entreprise chinoise, a été saisi alors que les tensions entre les deux pays atteignent des sommets.
Kristi Noem, la secrétaire d’Etat américaine pour la sécurité intérieure, a déclaré sur les réseaux sociaux : "Nous continuerons de traquer les activités illicites responsables du financement de narcoterrorisme en Amérique latine. Nous vous trouverons et nous vous arrêterons." Ce message, accompagné d'une vidéo montrant les forces américaines en action, a illustré la détermination de Washington à s'attaquer à ce qu'il considère comme des violations des sanctions.
Depuis plusieurs mois, l'administration de Donald Trump déploie des efforts considérables pour éjecter Nicolas Maduro du pouvoir, accusé d'avoir établi un vaste réseau de narcotrafic. En réponse, Maduro qualifie ces actions d'"actes de piraterie navale", affirmant que les Etats-Unis souhaitent s'emparer des réserves pétrolières du Venezuela.
Un blocus qui ne passe pas inaperçu
Le président américain a récemment mis en place un "blocus total" contre les pétroliers vénézuéliens, a-t-il déclaré lors d'une interview. C'est une mesure qui, selon lui, vise à empêcher le pays d'utiliser ses ressources pétrolières pour financer des actes criminels. Cependant, Theodore P. Zoller, expert en relations internationales, souligne que cette approche militaire pourrait intensifier le conflit sans résoudre les problèmes sous-jacents.
Les porte-paroles du gouvernement vénézuélien, en revanche, affirment que le blocus n'a pas d'impact sur leurs exportations. Malgré les sanctions américaines, le pétrole du Venezuela est souvent vendu sur le marché noir à des prix réduits, notamment vers la Chine.
Une situation explosive
La militarisation croissante de la région a également soulevé des préoccupations parmi les experts du droit international. Des organisations comme Human Rights Watch ont parlementé sur la légalité de ces interventions maritimes, alertant sur les pertes humaines enregistrées lors de ces opérations, dont au moins 104 décès dans les Caraïbes et le Pacifique. Human Rights Watch insiste sur le fait que sans preuves tangibles, ces actions risquent d'aggraver la situation humanitaire déjà désastreuse.
Au sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, les dirigeants ont exprimé leurs inquiétudes. Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a averti que des conflits armés pourraient provoquer une "catastrophe humanitaire". Pendant ce temps, le ministre de la défense vénézuélien a affirmé que les Etats-Unis agissaient par désespoir, déclarant : "Nous ne laisserons pas notre souveraineté être violée."
En parallèle, le Venezuela a renforcé ses relations avec l'Iran, un autre partenaire clé, qui a proposé son aide pour contrer les actes que Caracas considère comme de la piraterie. Nicolas Maduro et son homologue iranien ont discuté des menaces pesant sur leur souveraineté nationale, et l'Iran a réitéré sa volonté d’appuyer le Venezuela dans cette lutte.
Comme le signalent plusieurs analystes, la conjoncture actuelle pourrait marquer un tournant dans la géopolitique de la région, où le Venezuela, avec le soutien de ses alliés, cherche à résister aux pressions croissantes des Etats-Unis.







