Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a récemment engagé les dirigeants de l'Union européenne à faire preuve de détermination alors que la signature de l'accord de libre-échange tant attendue entre l'UE et le Mercosur a été retardée. Ce report, annoncé pour le mois de janvier, suscite l'inquiétude au sein des pays du bloc sud-américain, qui espéraient finaliser cette négociation entamée il y a plus de deux décennies.
Lors d'un sommet à Foz do Iguaçu, Lula a déclaré : "Sans courage et volonté politique de la part des dirigeants, il sera impossible de conclure ces négociations qui traînent depuis 26 ans." Dans une lettre conjointe, les présidents de la Commission et du Conseil européens ont exprimé leur désir de voir cet accord approuvé en janvier prochain. Cependant, la pression des agriculteurs européens, notamment dans des pays comme la France et l'Italie, a incité à une réévaluation.
Le ministre paraguayen des Affaires étrangères, Rubén Ramírez, a averti que la patience du Mercosur avait des limites, soulignant que l'Europe doit respecter ses délais tout en avançant. Lula, de son côté, a fait valoir la nécessité d'un consensus au sein de l'UE, en affirmant que la France ne pourrait à elle seule bloquer l'accord si d'autres pays membres étaient prêts à le soutenir.
De nombreux observateurs, tels que le professeur d'économie agricole à l'Université de Paris, Jean Dupont, soulignent que cet accord pourrait offrir des opportunités économiques significatives tout en suscitant des inquiétudes quant à son impact sur l'environnement. "Il est essentiel que des clauses de sauvegarde soient intégrées pour protéger les normes sociales et environnementales", a-t-il déclaré.
Alors que le Mercosur aspire à renforcer ses échanges avec l'Europe, la question demeure : les dirigeants européens trouveront-ils la volonté d'agir face à la colère croissante de leur propre secteur agricole, ou l'accord restera-t-il un rêve lointain?







