Au cœur d'une tempête médiatique, Me Nadia El Bouroumi, avocate de deux coaccusés dans le procès des viols de Mazan, se dirige vers une décision cruciale ce jeudi. Une interdiction d'exercer de dix-huit mois a été demandée à son encontre, révélant des interrogations sur la déontologie et le rôle de l'avocat dans de tels cas.
Depuis le début de l'affaire, Nadia El Bouroumi a suscité des critiques acérées en raison de sa communication jugée inappropriée. En particulier, ses commentaires sur les réseaux sociaux et son attitude lors des audiences ont été largement discutés. La polémique a enflé lorsqu'elle a posté une série de vidéos sur Instagram, dans lesquelles elle s'exprime sur l'affaire, incluant des références jugées déplacées pour le contexte.
Ses stories du 19 septembre 2024 ont été particulièrement controversées. Dans l'une d'elles, elle évoque des photos compromettantes diffusées lors du procès, insinuant que la victime ne pouvait se plaindre de la publicité donnée à l'affaire. Dans une autre vidéo, elle chante et danse sur une chanson dont les paroles pourraient être perçues comme une allusion malvenue à la souffrance de la victime. Les réactions sur les réseaux sociaux n'ont pas tardé, certains appelant à une sanction sévère.
« C'est choquant de voir une avocate se moquer d'une victime au lieu de la défendre », a tweeté Bérengère Dubus, une observatrice de l'affaire.
La question se pose : où se situe la frontière entre défense et atteinte à la dignité de la victime ? Le bâtonnier du barreau d'Avignon, lors de la convocation de l'avocate, a exprimé une profonde préoccupation quant à ses manquements déontologiques. Me El Bouroumi a précisé dans une interview avec CNEWS qu'elle ne pensait pas avoir franchi la ligne, affirmant : « Il n'y a pas de violence dans mes propos ». Mais cette déclaration ne semble pas apaiser les critiques.
Le débat s'est également élargi au sein de la profession, certains avocats affirmant que des mesures comme celle-ci pourraient établir un précédent dangereux en matière de liberté d'expression. D'autres insistent sur la nécessité d'une plus grande responsabilité déontologique, notamment dans des affaires sensibles.
Alors que le verdict approche, la profession se tourne vers sa propre réflexion sur l'éthique juridique et le traitement des affaires de victimes. L'avenir de Nadia El Bouroumi pourrait bien être le catalyseur d'une réévaluation nécessaire de ces standards dans le système judiciaire.







