Une grève remarquable a éclaté récemment chez LVMH, le géant du luxe dirigé par Bernard Arnault. Les employés des marques de vin, de champagne et de spiritueux du groupe ont organisé une mobilisation d'envergure en Champagne-Ardenne, un phénomène jamais observé dans cette entreprise auparavant, comme l’a souligné Catherine André, experte en économie.
Cette mobilisation vise à dénoncer la suppression de la prime d'intéressement annuelle, qui profitait à tous les employés depuis 1967. Les syndicats ont signalé qu'une telle décision pourrait engendrer une diminution directe de 10 à 30 % des salaires annuels. Au-delà de cette mesure, les salariés expriment leur mécontentement face à une « chute brutale des rémunérations, des suppressions massives d'emplois et une inégalité croissante dans la distribution des richesses ».
Catherine André a également ajouté que la branche des spiritueux de LVMH a enregistré un effondrement de 33 % de ses résultats opérationnels au premier trimestre 2025, après une baisse déjà significative de 36 % en 2024. « Les restrictions imposées par la Chine sur le cognac français et la baisse de consommation aux États-Unis, aggravée par les droits de douane de Donald Trump, n'ont pas facilité la situation », a-t-elle souligné.
Les salariés n'ignorent pas les défis conjoncturels auxquels fait face le secteur, mais ils refusent de voir les acquis sociaux de plusieurs décennies effacés par des performances en déclin. Leurs revendications sont claires : « Il n’y a pas de luxe sans travail » et « il n’y a pas de champagne sans ceux qui le produisent. » Ce message fort résonne dans l'ensemble du secteur du luxe, alors que d'autres entreprises sont également touchées par des grèves similaires.
Cette grève chez LVMH s'inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales en France et pourrait inciter d'autres entreprises à réévaluer leurs stratégies salariales afin de préserver la satisfaction et la motivation de leurs employés, tout en naviguant dans des marchés de plus en plus complexes.







