3 000 bovins abattus : la dermatose nodulaire contagieuse provoque une alerte majeure dans le secteur agricole. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé une réunion urgente avec le « parlement de l'élevage » pour discuter des solutions face à cette épidémie inquiétante qui touche actuellement des établissements en France.
Lors de cette réunion, prévue pour mardi, des questions cruciales seront abordées : faut-il opter pour une vaccination généralisée, ou restreindre celle-ci aux zones déjà infectées pour maintenir le commerce extérieur ? Selon les déclarations de Genevard, pour le moment, la vaccination se concentre sur les zones touchées, limitant ainsi le périmètre de l'intervention.
Les chiffres sont alarmants : plus de 100 foyers de contamination ont été signalés en France, et le cheptel bovin, fort de 16 millions d'animaux, a déjà subi l'abattage de 3 000 têtes, soit 0,02 % du total. « Nous devons abattre toutes les bêtes d'un troupeau lorsqu'un cas est détecté pour endiguer la propagation », a-t-elle précisé lors d'un déplacement dans le Doubs, rapporté par France Bleu. Cependant, la question de la vaccination pour l'ensemble du cheptel se pose, et les éleveurs sont en droit d'attendre des directives claires.
La ministre a également mis en lumière un aspect délicat : une vaccination totale pourrait compromettre la réputation de la France en tant que pays indemne. « La France n’est plus considérée comme indemne si nous adoptions une telle mesure, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur nos exportations », a-t-elle averti dans une interview à Le Parisien.
Certains acteurs du secteur expriment des préoccupations. Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, a plaidé pour que seules les animaux positifs soient abattus. « Une stratégie de vaccination rapide est essentielle pour protéger les troupeaux avant le printemps », a-t-il affirmé au JDD.
De son côté, la Confédération paysanne a souligné l'importance de ne pas céder à une stratégie d'abattage systématique, qu'elle considère comme autoritaire et inefficace. Ces voix divergentes quant aux méthodes à adopter reflètent la complexité de la situation, et la décision finale de la ministre s'annonce difficile si elle souhaite concilier santé animale et intérêts commerciaux.
Alors que la réunion du parlement de l'élevage se profile, l'inquiétude grandit chez les éleveurs, et tous les regards seront tournés vers les perspectives qui émergeront de cette rencontre cruciale.







