La situation sur les routes françaises reste tendue alors que les agriculteurs poursuivent leur mobilisation contre la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Malgré un fléchissement des actions observé ces derniers jours, des barrages continuent d'entraver la circulation, principalement dans le sud-ouest du pays.
D'après des informations de France Info, la nuit du 21 au 22 décembre a marqué un tournant dans la mobilisation, avec la levée des blocages à Tarascon-sur-Ariège, après dix jours d’actions sur la RN20, un axe crucial reliant la France et l’Andorre. Dans les Pyrénées-Atlantiques, les agriculteurs, toujours mobilisés, affirment que seules des mesures concrètes, comme la fin de l'abattage systématique des cheptels lors de détections de DNC, pourraient mettre un terme à leurs actions.
À Carbonne, près de Toulouse, une ambiance festive se mêle à la détermination des manifestants, avec des habitants du coin qui se joignent à eux pour célébrer Noël. Bertrand Loup, éleveur et vice-président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, a indiqué à l’AFP : « Le soutien est indéfectible, il grossit tous les jours. Les gens veulent venir faire la messe de Noël », prévue sous un pont de l’autoroute A64.
Des actions en baisse, mais pas de trêve
Dimanche, 23 actions mobilisant environ 720 personnes ont été signalées, selon le ministère de l’Intérieur, un chiffre en diminution par rapport aux jours précédents. Malgré cette rétraction quantitative, la situation reste problématique sur plusieurs axes routiers, notamment sur l’A63 près de Bordeaux et l’A75 allant de Clermont à Béziers, d'après des responsables syndicaux.
À Cestas, en Gironde, une trentaine d’agriculteurs ont érigé un sapin de Noël et une crèche sous un échangeur de l'A63, symbolisant leur résistance. Les appels du gouvernement à une trêve ne semblent pas porter leurs fruits, car de nouvelles actions continuent à émerger, comme à Reims où des agriculteurs distribuent du lait aux automobilistes sur un barrage filtrant.
Vers une solution sanitaire en janvier
Lundi, une réunion entre scientifiques et représentants agricoles a eu lieu à Toulouse pour discuter du protocole de gestion de la crise de la DNC. Bertrand Loup a exprimé son mécontentement, déclarant que le dialogue progressait lentement. « Des cas de DNC peuvent survenir chaque jour, et nous perdons un temps précieux », a-t-il ajouté.
Depuis l'émergence de l'épidémie cet été, les autorités tentent de contrôler la propagation du virus en s’appuyant sur une stratégie en trois volets : l'abattage systématique des animaux infectés, la vaccination, et la restriction des mouvements. Les bovins dans dix départements du sud-ouest devront être vaccinés d'ici mi-janvier pour stopper la contagion.
Aujourd'hui, Jérôme Bayle, leader de la contestation dans la région de Toulouse, est prévu pour une rencontre avec le préfet en fin de journée. S'il obtient des concessions, il envisage de retirer le barrage sur l'A64, sinon, il promet d'élargir la mobilisation à Toulouse, ajoutant une dynamique d'incertitude et d'anticipation à la situation déjà complexe.







