Dominique Pelicot, emprisonné pour des agressions sur son ex-compagne, fait l'objet de nouvelles expertises psychologiques suite à son implication dans plusieurs affaires non résolues. Reconnu coupable de viols, il conteste son rôle dans le meurtre de Sophie Narme, une agente immobilière assassinée en 1991 à Paris, ainsi que d'autres méfaits.Fin 2024, Pelicot a de nouveau été examiné par des psychologues dans le cadre de ces investigations.
Les résultats de cette expertise révèlent un homme en proie à des troubles psychologiques marqués par un narcissisme fragile. La psychologue qui l’a évalué souligne son manque d’empathie, sa capacité à mépriser la souffrance de ses victimes, et son incapacité à reconnaître la violence de ses actes. Pelicot se considère comme un homme pervert, conscient de ses déviances, mais pourtant déconnecté de la réalité vécue par ses victimes.
« Je suis très fantasme », a-t-il déclaré selon les conclusions de son évaluation. Son attrait pour des pratiques sexuelles non conventionnelles, telles que le voyeurisme et le fétichisme, fait partie intégrante de son profil psychologique. L'experte note qu'il puise une certaine jouissance dans la réduction de sa victime à un objet, un comportement qui renforce son sentiment de pouvoir. En évoquant les circonstances de ses agressions, Pelicot argue qu'il ne souhaite pas nuire, mais cherche à satisfaire ses propres désirs.
Quant aux affaires qui l'impliquent, comme celle de Marion, une autre agente immobilière qui a échappé à une agression, Pelicot minimise les faits, les qualifiant d'agression sexuelle banale plutôt que de tentative de viol. Dans le contexte du meurtre de Sophie Narme, il évoque de manière surprenante la possibilité d'un autre tueur, surnommé « le Grêlé », un ancien gendarme ayant été actif dans la région à l'époque des faits.
Les déclarations de Pelicot ont soulevé de nombreuses questions quant aux éléments à charge retenus contre lui. Me Florence Rault, avocate des victimes, souligne que les caractéristiques psychologiques de Pelicot correspondent à celles observées dans les agressions signalées. A l'opposé, l'avocate de Pelicot, Me Béatrice Zavarro, plaide pour une plus grande prudence. Selon elle, l'homme est devenu le « coupable idéal » à la suite de sa condamnation, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'objectivité des enquêtes en cours.
D'autres experts en psychologie criminelle, comme le Dr. Jean-Pierre Jourdain, insistent sur l'importance de considérer le profil psychologique dans le cadre d'une enquête criminelle. Ils appellent à une analyse approfondie pour éviter des erreurs judiciaires potentielles. Pendant ce temps, la quête de justice pour les victimes demeure au cœur des préoccupations judiciaires, avec une attention particulière portée sur les méthodes utilisées par les enquêteurs.
Selon certaines sources, l'exhumation du corps de Sophie Narme pourrait fournir de nouvelles pistes. Ce processus a été demandé par l'avocate de Pelicot, suggérant qu'il existe une voie potentielle pour la clarification des événements passés. À la croisée des chemins entre fantasme et réalité, l’affaire Pelicot reste un sujet brûlant de débat et d'investigation, mettant en lumière des questions fondamentales sur la justice, la psyché humaine et la vérité.







