Huit militants écologistes, membres du groupe Extinction Rebellion, ont comparu devant le tribunal de Saverne pour avoir tagué un pont en Alsace, dénonçant ainsi un projet de confinement de déchets toxiques. Le procès, qui s'est tenu le lundi 22 décembre, a été marqué par des requêtes pour trois mois de prison avec sursis.
Les prévenus ont peint « Stocamine contamene » sur un pont à Dorlisheim, en lien avec le controversé site d'enfouissement de déchets chimiques, et sont également accusés d'avoir tagué un autre pont quelques jours auparavant. À leur sortie des lieux, les militants ont été interpellés et ont déclaré avoir été privés de liberté pendant 55 heures.
Leurs avocats, comme Théo Gauthier, ont argumenté que des erreurs de procédure avaient été commises et ont donc plaidé pour la relaxe de leurs clients. Selon Gauthier, « la loi ne permet pas de placer en garde à vue des personnes pour un tag » et a dénoncé les mesures qualifiées de « disproportionnées ».
Ce procès a également attiré l'attention des sympathisants, avec environ une centaine de personnes réunies pour soutenir les militants devant le tribunal. Sur les pancartes, des slogans tels que « Stocamine cont'amène aussi devant la justice » ont résonné, témoignant de la mobilisation de citoyens inquiets face aux enjeux environnementaux. Une activiste présente, Marie Dupont, a exprimé : « Nous devons nous battre contre l'inertie des autorités face à la crise écologique. »
Le site de Stocamine, situé près de Mulhouse, abrite de manière controversée 42.000 mètres cubes de déchets dangereux, notamment du cyanure et de l'amiante, ce qui suscite l'inquiétude des riverains et des associations écologistes. Ces dernières craignent des contaminations potentielles de la nappe phréatique.
La procureure, Constance Champrenault, a justifié la réquisition en évoquant le risque de récidive des prévenus, indiquant que leur comportement « sans regrets » laissait présager une nouvelle action similaire.
La décision du tribunal sera rendue le 15 janvier prochain, laissant planer le doute sur l'avenir des militants et leur engagement en faveur d'une lutte plus audacieuse pour le climat.







