Avec la cessation de l’Arenh, un mécanisme régulateur sur les tarifs de l'électricité, prévu pour le 31 décembre 2025, le gouvernement français semble rassurant. Selon Bercy, les factures d'électricité des ménages ne devraient pas connaître d'augmentation significative en 2026 et 2027. « Les prix des factures devraient rester stables, au moins en 2026 et 2027 », a indiqué une source au ministère des Finances, ajoutant que cela est dû aux tarifs compétitifs de l’énergie décarbonée sur les marchés de gros.
Actuellement, environ 19,75 millions d'abonnés, représentant 56 % des clients résidentiels, sont touchés par les tarifs réglementés de vente (TRVE), qui ne subiront pas d'impact majeur à la suite de l'évolution du cadre réglementaire. Bercy assure que « le passage au nouveau mécanisme ne changera pas significativement les tarifs pour ces consommateurs ».
Un mécanisme en mutation
Depuis 2011, l’Arenh imposait à EDF, l'opérateur historique, de céder une portion de sa production nucléaire à des prix très compétitifs. Ce système sera remplacé par un nouveau dispositif, présenté comme un « garde-fou » tarifaire destiné à équilibrer la protection des consommateurs et les besoins d'investissement d'EDF. Ce changement permettra à EDF de vendre sa production nucléaire de manière plus libre, sous certaines conditions.
Dans ce nouveau cadre, appelé versement nucléaire universel (VNU), EDF se verrait taxé pour les revenus excessifs générés au-delà de seuils spécifiques, établis à 78 euros et 110 euros par mégawattheure. Toutefois, avec les prix actuels tournant autour de 50 euros, il est peu probable que cette redistribution ait un impact immédiat, comme l’a confirmé le régulateur du secteur, la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Des critiques sur la réforme
Le rapport d'octobre de l'Assemblée nationale a soulevé diverses préoccupations concernant la nouvelle réforme, estimant qu'elle n'assurait pas une protection suffisante pour les consommateurs face aux fluctuations des prix. Les députés Philippe Bolo (MoDem) et Maxime Laisney (LFI) ont d'ailleurs suggéré une révision de la fiscalité appliquée à l'électricité, ainsi qu’une éventuelle réduction de la TVA à 5,5 % pour les consommations essentielles des ménages.
Laisney a succinctement résumé son point de vue en déclarant que le VNU, avec ses plafonds trop élevés, ne parviendrait pas à protéger efficacement les consommateurs. « C'est comme un parapluie percé », a-t-il affirmé. Les critiques de cette réforme soulignent le défi de concilier le besoin d'EDF de générer des bénéfices pour financer ses projets, tout en protégeant les consommateurs des imprévisibilités du marché, un dilemme qui nécessite encore un équilibre délicat à trouver.
Les enjeux sont considérables, non seulement pour EDF, qui nécessite près de 25 milliards d'euros par an pour ses investissements, mais aussi pour les consommateurs déjà en quête de stabilité face à la montée des coûts énergétiques. Des experts estiment qu'une révision stratégique pourrait être nécessaire pour emprunter un chemin plus sécurisé pour l'ensemble des parties impliquées.







