Alors que l'Union européenne s'apprête à finaliser un accord commercial avec le Mercosur, l'Italie se joint à la France pour demander un report. Cette décision complique les négociations, à quelques jours d’un sommet crucial à Bruxelles.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a exprimé ses réserves, déclarant que la signature prévue était « prématurée » et qu’elle attendait d'abord des « garanties suffisantes » pour le secteur agricole italien. Elle est convaincue que ces conditions seront réunies au début de l'année prochaine.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a réagi en appelant ses homologues européens à « assumer leurs responsabilités », en soulignant l'importance de ne pas entraver cet accord, qui pourrait créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Les relations commerciales entre l'UE et les pays d'Amérique latine sont essentielles dans le contexte économique actuel, surtout face à la concurrence croissante de la Chine et aux tensions commerciales avec les États-Unis.
Cette position italienne, renforcée par le soutien français, crée une dynamique potentiellement bloquante au sein de l'UE. En effet, Paris, Rome, la Pologne et la Hongrie pourraient former une coalition suffisamment forte pour retarder l'examen de l'accord, alors que les pays comme l'Allemagne et l'Espagne poussent pour une signature rapide.
Emmanuel Macron a récemment déclaré que « la France s'opposerait fermement à un éventuel passage en force de l'UE ». Les agriculteurs européens, inquiet pour leur avenir face à une plus grande concurrence sud-américaine, ont prévu des manifestations à Bruxelles, témoignant d'une mobilisation croissante contre cet accord.
Pour sa part, l’Union européenne a tenté de rassurer cette frange de la population avec des mesures de protection pour les produits sensibles comme le bœuf et le sucre. Toutefois, ces gestes semblent insuffisants pour calmer les inquiétudes. De nombreux experts estiment que ce bras de fer découlant des réticences agricoles pourrait influencer durablement l’approche de l’UE envers les accords commerciaux futurs.
Pour conclure, la situation demeure tendue alors que la date butoir approche. Une issue de cette saga pourrait redéfinir non seulement le paysage commercial européen, mais aussi influencer les relations politiques avec l'Amérique latine. Les prochaines heures seront décisives pour l'avenir de cet accord, qui est le fruit de 25 ans de négociations.







