Dans une tournure inattendue, l'administration américaine a décidé d'infliger des sanctions à cinq personnalités influentes en Europe, dont l'ancien commissaire européen Thierry Breton. Cette décision survient dans un contexte où les régulations mises en place par l'Union européenne sur les plateformes numériques sont perçues par Washington comme une menace à la liberté d'expression.
Le département d'État a justifié cette action en affirmant que les actions de ces individus s'apparentent à de la censure qui irait à l'encontre des intérêts américains. Le sénateur Marco Rubio n'a pas tardé à dénoncer ce qu'il considère comme une guerre idéologique menée par des acteurs européens pour restreindre les discours américains sur les réseaux sociaux. Selon lui, l'administration Trump ne tolérera plus ces actes de censure extraterritoriale.
Thierry Breton, qui a joué un rôle déterminant dans l'élaboration de la directive européenne sur les services numériques, a qualifié ces sanctions de vent de maccarthysme, évoquant les chasses aux sorcières des années 1950 aux États-Unis. Il a rappelé que la législation en question avait été adoptée par une large majorité au sein du Parlement européen, soulignant la légitimité des actions en cours au sein de l'UE.
La réponse de l'Union européenne ne s'est pas fait attendre. Selon Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, les Européens doivent pouvoir définir leurs propres règles sans ingérence extérieure. "Les peuples de l'Europe sont libres et souverains,", a-t-il affirmé sur les réseaux sociaux.
Les autres personnalités sanctionnées incluent des dirigeants d'ONG britanniques et allemandes qui luttent contre la désinformation en ligne. Ces sanctions font suite aux préoccupations croissantes aux États-Unis concernant l'influence des régulations européennes sur la liberté d'expression en ligne.
Les sanctions ont été largement interprétées comme une réaction à la récente amende de 140 millions de dollars infligée par l'UE à X, le réseau social d'Elon Musk. Cela s'inscrit dans un climat tendu où Washington, sous l'égide de Donald Trump, a explicitement défié les règles européennes, les qualifiant de contraires aux valeurs américaines.
Alors que cette affaire fait couler beaucoup d'encre, des experts de la communication font part de leurs inquiétudes, affirmant que ces tensions internationales pourraient rendre plus difficile la collaboration entre l'Europe et les États-Unis sur des questions cruciales telles que la régulation de la technologie et la lutte contre la désinformation. Comme l'indiquent plusieurs analystes, cette situation pourrait avoir des répercussions durables sur la dynamique des relations transatlantiques.







