Dans la ville de Lognes (Seine-et-Marne), un homme a été traduit devant le tribunal correctionnel de Meaux après avoir reconnu avoir infligé à son fils de 11 ans une punition violente. Ce dernier a été fouetté avec une corde à sauter, une scène dénoncée par un professeur de sport, informé des blessures par l'élève lors d'une sortie à la piscine. Après avoir signalé les faits à l'infirmière, celle-ci a alerté les autorités, déclenchant ainsi l'intervention du commissariat de Torcy.
Le père, âgé d'une trentaine d'années et ayant quatre enfants, a exprimé des regrets lors de son procès. « J'aime mon fils. Je suis mal à l'aise et j'aurais dû réagir autrement », a-t-il déclaré, tout en justifiant son acte par la peur de voir son fils mal tourner, influencé par les comportements de certains jeunes du quartier. Toutefois, son récit diffère de celui de son fils, qui a affirmé avoir été contraint de s’allonger avant d’être frappé, une soumission qui souligne la gravité de la situation.
Selon des sources rapportées par Le Parisien, l'enfant a évoqué d'autres formes de violences physiques dans son foyer, comme des claques et des fouettages avec des chaussures. Malgré cela, une intervenante de l'association Avimej a révélé que l'enfant ne semble pas craindre son père et souhaite qu'il rentre à la maison, un contraste alarmant qui questionne le lien filial fragile.
Des violences graves et inacceptables
L'avocat de la partie civile, Me Bogos Boghossian, a mis en lumière la nature choquante des violences, insistant sur le fait que la corde à sauter n'était pas simplement à portée de main, mais qu'il a fallu la chercher. L'enfant, selon lui, a supplié son père d'arrêter, une invocation touchante qui témoigne de son désespoir. La substitut du procureur, Myriam Khouas, a souligné la gravité des blessures, encore visibles deux mois après les faits, et a requis une peine de deux ans de prison avec sursis probatoire.
Me Evelyne Janelli, avocate de la défense, a évoqué les difficultés de l'accusé, arrivé en France après une enfance marquée par une éducation stricte en Côte d'Ivoire. Elle a souligné que la notion de discipline peut varier d'une culture à une autre, posant ainsi des questions sur les méthodes éducatives ou punitives. Le tribunal, après délibération, a suivi les réquisitions et a décidé que le père participerait à un stage de responsabilité parentale, obligations supplémentaires nécessaires pour tenter de sortir ce père de ce schéma de violence.
Ce procès fait écho à un débat plus large en France sur les violences éducatives ordinaires, un sujet de préoccupation pour de nombreuses associations protections de l'enfance. Alors que des lois interdisent explicitement ces pratiques, le rapport entre culture, éducation et violence physique demeure un sujet sensible et complexe, nécessitant une réflexion approfondie de la société.







