Dans une interview avec La Tribune, Marine Le Pen analyse la situation politique en France et accuse le président Macron de chantage.
"Nous sommes en pleine aberration démocratique". C'est ainsi que Marine Le Pen décrit le climat politique actuel dans un entretien paru dans La Tribune. La présidente du Rassemblement National (RN) interpelle Emmanuel Macron, qu'elle juge responsable du désordre socio-économique en cours. Elle dépeint un président dont les décisions sont basées sur ce qu'elle appelle des "lubies" et une "fiscalité délirante". Elle réitère l'urgence d'un retour aux urnes.
Avec un appel pressant à la dissolution de l'Assemblée nationale, Le Pen indique qu'elle se rendra “directement devant le Conseil constitutionnel”, le considérant comme le seul référent possible pour valider une candidature dans cette période d'urgence. Elle accuse Macron de trahir l'esprit du général de Gaulle ainsi que les attentes des Français, soulignant qu'il aurait dû déclencher une dissolution face à la rupture grandissante entre la population et l'exécutif.
La cheffe du RN a également critiqué la récente adoption d'une “loi spéciale”, qualifiée de "leurre". À ses yeux, le gouvernement souffre d'un "blocage total" des institutions et fait preuve d'une dépendance inacceptable vis-à-vis du Parti socialiste, qui n’a représenté qu’1,5 % des voix lors des dernières présidentielles.
Jordan Bardella : un héritier prêt à prendre le relais
Le Pen ne manque pas de commenter sa propre situation, affirmant que son inéligibilité n'est pas accidentelle, mais plutôt le résultat d'une manœuvre visant à l'écarter. Elle décrit cette poursuite judiciaire comme une tentative de "mort politique". La cour d'appel de Paris doit se prononcer sur son cas et celui du RN entre le 13 janvier et le 12 février 2026.
Dans l'éventualité où elle ne pourrait pas se présenter, Le Pen exprime sa confiance en Jordan Bardella, le président du RN, déclarant : "Jordan Bardella peut gagner à ma place". Elle affirme lui faire "deux millions de fois plus confiance" qu'à Macron, qu'elle traite de "produit de l'establishment politique" en raison de ses antécédents.
Ce discours de Le Pen s'inscrit dans un contexte où de nombreux analystes politiques prévoient un nouveau bouleversement sur la scène française, rappelant que la défiance envers les politiques traditionnelles est croissante. Selon un sondage récent publié par Le Monde, 62 % des Français estiment qu'il est nécessaire de "refonder" le paysage politique actuel.







