Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a adressé le 19 décembre une lettre lourde de sens aux syndicats agricoles, détaillant les actions envisagées pour faire face à la crise provoquée par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui affecte les bovins. Cette missive de quatre pages, attendue par les représentants de la filière, formalise les intentions gouvernementales face aux revendications des agriculteurs.
La FNSEA, principal syndicat agricole français, avait conditionné toute perspective de « trêve de Noël » à la réception de cette lettre. La gestion de la maladie virale, purement contagieuse, suscite de vives critiques en raison de la stratégie d’abattage systématique initialement adoptée par le gouvernement. Sébastien Lecornu maintient cette approche tout en mettant l’accent sur la gestion des abattages nécessaire pour prévenir une propagation accrue de la maladie.
Accompagnement des agriculteurs
Pour apaiser les craintes des éleveurs, il a été précisé que l'État s'appuierait sur le réseau des chambres d'agriculture pour faciliter la reconstitution rapide des troupeaux, en particulier pour ceux ayant subi des pertes considérables. Concernant la vaccination, qui demeure un point de tension, le Premier ministre laisse entendre que les recommandations du groupe scientifique pourraient orienter de futures décisions.
11 millions d'euros pour soutenir les exploitants
Dans un effort pour atténuer les répercussions économiques immédiates de cette crise, Lecornu annonce un fonds de 11 millions d'euros. Ce financement vise à offrir des aides aux exploitations les plus vulnérables, confrontées à des problèmes de trésorerie aggravés par les conséquences des mesures sanitaires. Les indemnisations pour les animaux abattus doivent être accélérées, afin de soulager rapidement les finances des éleveurs affectés.
Dans une démarche visant à réduire les tensions entre agriculteurs et autorités, le Premier ministre a également exhorté les préfets à limiter les contrôles dans les exploitations, sauf cas de nécessité. Ce geste vise à éviter de nouveaux heurts, alors que de nombreux barrages et manifestations de mécontentement ont eu lieu récemment.
Une promesse de dialogue
Sébastien Lecornu ne clôt pas le dossier avec cette lettre. Il convie les syndicats agricoles à poursuivre les discussions à Matignon dès les premiers jours de janvier. Cela intervient en amont d'un vote crucial concernant l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur, qui suscite des inquiétudes parmi de nombreux agriculteurs.
Il est vrai que, malgré l'annonce d’une suspension des blocages pour les fêtes, certaines organisations, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, restent mobilisées, réclamant des concessions tangibles pour mettre un terme à leur mécontentement. Cette situation nous rappelle combien il est essentiel de trouver des solutions pérennes pour soutenir le secteur agricole en détresse.







