Depuis novembre, la société Chouet’thé s'illustre en expérimentant la culture de théiers sur une parcelle à Andlau, dans le Bas-Rhin. L'objectif ambitieux ? Devenir pionnier de la production de thé entièrement local en Alsace.
Fabien Leclercq, l'un des cofondateurs de cette entreprise, partage sa passion : « Nous voulons être les premiers producteurs de thé en Alsace. » Aux côtés de sa compagne, Salomé Henni, ils ont lancé ce projet novateur à Strasbourg l’année précédente, mettant en avant une démarche axée sur des thés bio. Au départ, le duo proposait des mélanges à partir de feuilles importées, mais ils ont rapidement vu plus grand.
« Lorsque nous avons présenté notre concept, beaucoup nous ont pris pour des fous », admet Fabien. Étudier la possibilité de cultiver du thé en Alsace semble risqué, étant donné les différences climatiques avec les régions productrices asiatiques. Cependant, le couple ne se laisse pas décourager. En effet, ils ont identifié plusieurs parcelles propices à la culture de thés.
Des théiers sous le soleil d'Alsace
Depuis le début de l'année, Fabien et Salomé ont essayé différentes terres pour accueillir leurs jeunes plants. « Nous avons planté environ quarante pousses dans le Haut-Rhin, mais celles installées à Andlau, près d'un ruisseau et sous des écorces de pin, semblent prospérer », relève Salomé.
Actuellement, ils testent trois variétés de théiers : deux cultivars de Bretagne et un venant de Chine. D'une manière surprenante, c'est ce dernier qui montre le plus de potentiel, ayant déjà développé des feuilles et des bourgeons quelques semaines après sa plantation.
Pour garantir le bien-être de leurs théiers, le couple effectue des visites régulières. « Nous vérifions presque tous les trois jours pour nous assurer qu'ils supportent les températures froides. Des nuits en dessous de -12 °C peuvent s’avérer fatales », précise Fabien, qui a même utilisé des écorces de pin pour protéger les racines.
Cinq mille théiers pour 2028
La première phase de test se terminera au printemps, et les créateurs restent optimistes. « Il est crucial que le théier s'enracine correctement avant de pouvoir récolter ses feuilles », explique Fabien. Ils envisagent déjà de planter jusqu'à 5 000 théiers si leurs essais portent leurs fruits, avec l'ambition d'une première récolte commercialisable autour de 2028. Les futurs produits devraient inclure des thés blanc, vert et noir, tous emblématiques de leur terre d’origine.
Chouet’thé ne se contente pas de produire du thé ; le couple s'engage également écologiquement. « Notre projet a pour but de réduire l’empreinte carbone en privilégiant les circuits courts », souligne Salomé. Reste à savoir si d'ici trois ans, leur rêve d’offrir un thé alsacien bio deviendra réalité. Ce souhait authentique pourrait bien devenir leur vœu sous le gui pour la Nouvelle Année.







