Le samedi 20 décembre, un mouvement de grève a eu lieu à Carrefour BAB2 à Anglet, mobilisant une centaine de salariés. Organisé par les syndicats CFDT et CGT, ce rassemblement visait à dénoncer des conditions de travail de plus en plus difficiles et des salaires jugés insuffisants.
« Notre objectif est de bloquer le magasin tout en maintenant la galerie commerciale ouverte », a déclaré Isabelle Martins, une représentante de la CFDT. L'événement a inclus un sit-in à l’entrée du magasin, avec distribution de tracts et utilisation de sifflets pour exprimer leur mécontentement.
Selon les manifestants, bien que Carrefour réalise cette année des résultats financiers remarquables – avec une hausse de la marge de quatre points et des bénéfices importants – les employés, eux, ne voient pas ces avantages se traduire en revalorisations salariales. Les travailleurs sont actuellement payés selon le Smic, soit 1426,30 euros net par mois, et réclament une révision de leur salaire, en raison du manque d'augmentation depuis plusieurs mois.
La situation est d'autant plus alarmante qu'en avril 2022, le magasin a changé de modèle économique pour adopter une location-gérance, entraînant la perte de nombreux droits sociaux préalablement acquis. Les salariés se retrouvent donc à lutter pour leurs acquis dans un climat où la pression au travail est accrue, comme l'indique un taux de turnover de 54 % et un taux d'absentéisme de 13 %, selon le syndicat.
De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer cette situation préoccupante. Des experts en ressources humaines mettent en lumière l'importance d'une rémunération juste pour maintenir la motivation des salariés et réduire le turnover. "Il est essentiel que les entreprises reconnaissent le travail de leurs employés à sa juste valeur pour assurer un climat de travail sain et productif", souligne un spécialiste interrogé par Sud Ouest.
En défilant autour du centre commercial, les grévistes ont veillé à ne pas perturber les autres commerces, témoignant ainsi de leur volonté de ne pas faire porter le chapeau à d'autres commerçants pour leurs propres difficultés. En réponse aux demandes de la presse, la direction du magasin n'a pas souhaité commenter la situation.







