Alors qu'une vague de froid s'abat sur la France, des centres d'hébergement d'urgence ont été ouverts à Saint-Nazaire. Malheureusement, cette initiative ne suffit pas à rassurer tous les sans-abri. En effet, deux personnes ont tragiquement perdu la vie à Reims et Nantes pendant la période de Noël, soulignant une réalité douloureuse pour de nombreux SDF qui choisissent de braver le froid plutôt que d'accepter un abri temporaire.
À Saint-Nazaire, Maurice et Patrick, deux sans-abri, ont décidé de rester dans leurs véhicules, malgré leur manque de chauffage. Maurice déclare : "On ne se plaint pas, on a un toit..." tandis que Patrick, âgé de 73 ans, admet avoir froid mais refuse catégoriquement de se rendre au centre d'hébergement, ouvert depuis le 24 décembre dans le gymnase Carnot. "Je préfère ma liberté, mon petit coin à moi même s'il n'est pas chauffé," affirme-t-il.
Crainte de la promiscuité et de la violence
Le refus d'entrer dans ces foyers est souvent motivé par la peur de la promiscuité, des agressions et des vols. Chrishna, travailleur social à l'ASC, évoque la difficulté à convaincre certains SDF d'appeler le 115, qui, selon ses dires, engendre souvent des refus : "Ils se sentent encore plus exclus...".
Les travailleurs sociaux comme Chrishna témoignent également de leur désarroi face aux personnes qui se présentent à l’accueil le matin, "frigorifiées, épuisées, à fleur de peau," et de la peur constante qu'un d'eux ne revienne jamais. Pour contrer cette situation, ils distribuent des couvertures et élargissent leurs horaires d'ouverture, mais la contrainte n'est pas une option.
Des cartons et des sacs de couchage
Yves, bénévole à la Protection Civile, met en lumière la détresse de ceux qui préfèrent dormir sous un porche avec des cartons et un duvet, pensant ainsi être à l'abri. Lors de maraudes, Laurent Chapuis, responsable de la Protection Civile en Loire-Atlantique, se souvient d'une intervention ayant sauvé une jeune femme en début d'hypothermie, incapable de passer la nuit dehors. "Nous connaissons bien le terrain, mais chaque hiver, l'inquiétude grandit", confie-t-il.
Les centres d'hébergement d'urgence en Loire-Atlantique, comme à Nantes et Saint-Nazaire, sont prévus pour rester ouverts jusqu'au 29 décembre, mais leur prolongation dépendra des températures. Les témoignages de ces sans-abri montrent une réalité complexe, entre choix de vie et instinct de survie, alors que les températures chutent considérablement à travers le pays. Selon le site France Bleu, la situation est alarmante et les solutions doivent être adaptées pour répondre à cette crise humanitaire hivernale.







